28 juin 2014 6 28 /06 /juin /2014 16:24

Un beau circuit, une belle journée, un bel athlète, un beau record!waiting-for-the-half-marathon-to-start.jpg

17 ans seulement, un physique de héros antique et déjà une personnalité affirmée: Thomas Christopher Slager.Thomas-3.jpgCe jeune homme qui sourit peu et qui semble toujours chercher l'absolu, a organisé avec l'aide de sa mère Miranda Slager, sa deuxième course d'endurance officielle, donc légale, en skateboard. Là réside pour moi sa plus grande performance: organiser de A à Z une course officielle, avec une équipe médicale, de très nombreux prix et un circuit réservé aux seuls skateboarders.

En 2013 Thomas C. Slager avait choisi le très beau et très ludique circuit de l'équipe cycliste du HSK Trias de La Haye (Haagsche Longboard Marathon 2013) mais en cette année 2014 il lui a préféré le circuit de l'équipe cycliste des SpartaanWielerbaan-der-Spartaan.PNGsitué à Rijswijk à coté de La Haye. La raison de ce choix est simple: le circuit du HSK Trias est un circuit qui comporte des montées (et donc des descentes) et des virages assez marqués, ce qui le rend très amusant (c'est celui que je préfère), mais inadapté aux records. Thomas C. Slager voulait battre le record de Paul Kent (établi je ne sais où et je ne sais quand!) enregistré par The IDSA.old IDSA rankingsOr, un circuit plat est le plus approprié aux records.

Une organisation simple, rapide et très efficace

WP_000836.jpgMiranda Slager (sa mère), Charlotte van der Wiel (sa sœur) et les amis de Thomas, tous ont participé à l'organisation de la course.WP_000835.jpgEn faisant quelques tours de reconnaissance du circuit j'ai vu le soin qu'ils prenaient à retirer les caillous de la piste,WP_000834.jpgce que jusqu'alors je n'ai jamais vu, même aux marathons Adrenalina!

La veille j'étais passé en coup de vent chez Thomas dans le centre-ville de La Haye et j'avais vu tous les prix et les cadeaux que lui et sa mère avaient réussi à obtenir des sponsors!

Cette année Thomas demandait 10€ de frais d'inscription à chaque participant et c'était plus qu'honnête, sachant qu'un t-shirt était fourni à chacun.

Un sprint sur 500 mètres pour se mettre en jambes

Le circuit du Spartaan fait 1.5 km de long et Thomas a préparé une boucle de 500 mètres à l'intérieur de ce circuit pour y organiser un sprint. Voulant préserver ses forces pour le semi-marathon, Thomas n'a pas participé à ce sprint, mais il en a été le juge-arbitre. Tout le monde n'en a pas pris le départ;Sprint-startline.jpgil faut croire que pour ceux qui n'y étaient pas, les 21.1 km qui suivraient étaient plus que suffisants.

Certains de mes lecteurs doivent avoir compris à peu près comment je "fonctionne" et ils savent que j'aime que les courses soient "propres", alors même si ce sprint était d'abord une course pour "s'amuser", ça m'agace toujours un peu de voir des racers (coureurs) partir avant la fin du compte à rebours, mais bon, nous ne sommes pas aux Jeux Olympiques bien sûr et c'est dommage!

Comme souvent, au départ je me suis retrouvé relégué autour de la 8ème positionSprint-start.jpget je n'ai réussi à remonter que 2 ou 3 racers.Sprint-1-curve.jpgDur de faire jeu égal avec des skaters 20 ans plus jeunes, plus grands et toniques; mais c'est le jeu et c'est ce qui le rend amusant.

sprint-finish.jpgVainqueur facile, Robbert van Haaften devant Iemke Postma et le grand Douwe Dulfer.sprint-winners.jpg

J'ai fini 5ème d'après les rares photos et je n'ai pas de temps à donner car personne n'a chronométré; dommage, j'aime bien les chiffres. Une course pour "s'amuser" donc!

Le Haagsche longboard half-marathon 2014

Pas de surprise: dès les premiers mètres Thomas est parti comme un dragster et personne n'a pu le suivre. Non seulement Thomas voulait gagner cette course, mais surtout, il voulait établir un nouveau record du monde, officieux certes, mais bien réel.

Nous avions 14.5 tours à parcourir et le départ fut un peu plus lent (sauf pour Thomas) que lors du sprint pour l'ensemble des participants.1st-lap-1.jpgBien vite, derrière Thomas, Iemke Postma (en t-shirt rouge) et John Paul Klootersman occupèrent les deuxième et troisième places.1st-lap.jpgLa moyenne de John Paul doit être 2 ou 3 km/h supérieure à la mienne et pourtant je n'arrivais pas à le rejoindre pour lui coller au train! John Paul (tout en noir avec les genouillères jaunes) est un Distance Skateboarder "hybride": il ne pousse que d'une jambe mais il alterne ses séries de kicks puissants avec des phases de pumping très efficaces.John-Paul-Kloosterman.jpg

Peu après le départ c'est Robbert van Haaften qui m'a facilement doublé sur sa très belle Rolls-Rolls Sportster rouge.Robbert-van-Haaften.jpgJ'avais beau accélérer pour essayer de le rattraper, rien à faire.

Heureusement, même si le circuit était plat à 99%, ses nombreux virages le rendaient moins ennuyeux qu'un simple ovale. Vers le 2ème ou 3ème tour, ce fut Nick ScheffersNick-Scheffers.jpgqui me rejoignit et me passa devant! J'avoue qu'être doublé par un gars en bermuda et t-shirt bien amples avec un gros casque à écouteurs sur la tête, cela ne me plaisait pas du tout!duel-2.jpgAlors ce fut le premier gros duel de cette course pour moi, car j'essayais de rester en drafting derrière lui autant que possible.duel.jpgAinsi, pendant 3 ou 4 tours Nick et moi nous passions régulièrement l'un devant l'autre, chacun essayant de semer son poursuivant. Nick est le type même du skater grand et puissant (par rapport à moi) qui, même s'il ne pousse que d'une jambe, parvient à garder une bonne moyenne sur le plat.duel-3.jpgÀ mi-parcours des 21.1 km, Nick parvint à me distancer et je me retrouvais seul, 6ème du classement provisoire.

Comme souvent lorsque je n'ai pas d'adversaire pour me forcer à garder une bonne allure, sans m'en rendre compte ma moyenne a dû baisser de 1 ou 2 km/h et en me retournant régulièrement je finis par voir Matthijs van Wijk (ci-dessous tout vêtu de noir à coté de Dino Ardjosemito, un néophyte)Dino---Matthijs.jpgqui lentement mais sûrement, était en train de me rattraper! Je pensais (à tort, il n'a pas 40 ans) que Matthijs était dans ma catégorie d'âge et je ne voulais pas lui céder la 1ère place du podium dans cette classe! Matthijs a fini par me rejoindre et il m'a même doublé. Là, je suis resté accroché à lui en drafting tel une sangsue jusqu'au moment où mes accélérations ont eu raison de lui à 5 ou 4 tours de la fin. De fait, les 100 mètres situés avant la ligne d'arrivée étaient une belle et large ligne droite où nous avions un assez fort tail wind (vent de dos): c'était notre "descente" dans cette course et à chaque fois que j'abordais cette section je sprintais pour rattraper le temps perdu dans les sections du circuit avec vent de face. Il me semble que là Matthijs avait plus de mal que moi à changer de rythme. À ce sujet, il est remarquable de voir la facilité avec laquelle grâce à un bon tail wind et à un bon revêtement on arrive à sprinter et à changer de rythme. C'est ce que j'aime dans les courses d'endurance de 10 à 100 kilomètres, les accélérations.

Pendant mon dernier tour j'étais parvenu à garder Matthijs van Wijk environ 30 mètres derrière moi et mon dernier sprint devant la ligne d'arrivée m'a offert la 5ème place de la course devant Matthijs et Nick Scheffers. Sur la photo qui suit, moi en blanc et Matthijs en noir, nous rattrapons un racer attardé.Duel-Bangnoi-VS-van-Wijk.jpg

Le lecteur attentif aura noté que Nick Scheffers m'était passé devant à mi-course des 21.1 km, et pourtant, les résultats compilés par Adrian Oh (le globe-trotter de Singapour) montrent que Nick a fini 7ème en 54m 10s. J'avoue que je ne me souviens pas l'avoir rattrapé et doublé! La seule explication plausible est que lors de mon duel avec Matthijs, en ayant accéléré notre cadence nous ayions rejoint et doublé Nick sans nous en apercevoir. Si quelqu'un peut apporter des précisions, il sera le bienvenu!

5ème du classement général donc en 53m 26s soit une vitesse moyenne sur 21.1 km de 23.693 km/h (6.581 mètres/seconde). Je suis assez content, mais j'aimerais bien atteindre (ou retrouver?) une moyenne de 24 km/h au minimum, ce serait une belle progression; mais sans entraînement sérieux, donc régulier, est-ce possible?

Le classement général tel qu'il a été établi par Adrian Oh (ci-dessous le p'tit bonhomme tout en vert que Thomas est en train de doubler),Adrian-Oh-and-Thomas.jpgalias World on Board:final-rankings.PNG

21.1 kilomètres en 44m 26s: un record du monde, un vrai!

Thomas Christopher Slager (17 ans)Thomas.jpgvoulait faire mieux que Paul Kent sur cette distance. Il savait qu'il le pouvait et je le savais aussi pour l'avoir vu en action dans ses courses précédentes. Thomas avait choisi le circuit plat du club cycliste Spartaan dans ce butThomas 4et il a brillament atteint son objectif: il finit seul en tête en 44 minutes et 26 secondes, soit une vitesse moyenne de 28.492 km/h (7.914 mètres/seconde) sur 21.1 km !Thomas-2.jpgPendant la course, Thomas m'a pris 2 tours. Je suis certain que beaucoup de cyclistes du dimanche sont incapables d'avoir la même moyenne sur 21 kilomètres !podium-Thomas.jpg

Une performance superbe. Le semi-marathon en skateboard: voilà une belle distance pour des courses nationales et internationales!

Iemke Postma,Iemke-3.jpgl'un des meilleurs Distance Skateboarders au monde, finit 2ème en 51m 16s devant John Paul Kloosterman (ci-dessous en train de préparer son dossard et de discuter avec moi)Bangnoi---Kloosterman.jpg3ème en 51m26s.

L'autre mystère de cette course est l'excellent Robbert van Haaften (short rouge et planche rouge Rolls Rolls)Robbert-van-Haaften-2.jpgqui finit 4ème mais dont le temps n'est pas connu!

"Just a perfect day"

WP_000853.jpgMerci à Miranda Slager, à Thomas Christopher Slager et à Charlotte van der Wiel pour les efforts et les investissements qu'ils ont fait pour organiser cette course si belle. Même la météo fut parfaite.

Sans des personnes aussi généreuses que Miranda, Charlotte et Thomas, il n'y aurait pas de courses d'endurance, pas de rencontres, pas d'adrénaline due à la course, pas de podiums, pas de voyages.WP 000842Sans de tels organisateurs, nous nous contenterions tous de rouler seuls, chacun dans notre coin et de comparer virtuellement nos performances.

Les prix et les cadeaux furent très nombreux et pour ma 1ère place des racers de 40 ans et plus, une Bustin Sportster (valeur moyenne 180€ sur internet!) m'a été offerte!Podium-des-40-ans-et--.jpg Les sponsors furent nombreux et offrirent des lots: lunettes de soleil Dutch Glasses, chaussures Sanùk, longboards Santoso, boissons RedBull et lots du shop Sickboards.nl!

Après la course (j'ai un peu honte de ne pas être resté pour aider Miranda, Charlotte et Thomas à ranger le matériel de l'organisation), le groupe de "vieux" composé par Matthijs, Pat, Anton, Adrian (un jeune par rapport à nous), Ralf et moi, est allé se rafraîchir sur la plage de Scheveningen à la Haye.

Par chance, un hasard habilement calculé par Pat van Board (son pseudo sur facebook),WP_000862.jpgnous sommes tombés sur les longboarders de la randonnée du Haagse LongboardtógWP 000863qui a lieu 3 fois par an d'après Thomas.haagse-longboardtog.jpgIl s'agit d'une randonnée en musique où l'on avance au rythme d'une promenade, en dansant si possible!

Puis Thomas nous a rejoints sur la plage de ScheveningenOn-the-beach.jpget la journée prit fin par une dégustation de bières hollandaises locales et de friture de moules et de poissons typiquement hollandaise.WP_000883.jpg

Grâce au skateboard comme sport d'endurance j'ai pu faire la connaissance de personnes vraiment hors du commun, telles que Thomas Christopher Slager, Adrian Oh et beaucoup d'autres. Je compte bien ne pas m'arrêter là.

Merci à Lesley Scheffers, à Matthijs van Wijk, à Adrian Oh et à Pat van Board pour leurs photos!

 

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20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 13:45

Poster.jpgLe Pocono Raceway... Qu'est ce que c'est que ça? Juste un circuit NASCAR en Pennsylvannie, rien que cela!circuit.jpg

Donc, le samedi 7 juin 2014 a eu lieu la troisième édition de la course de demi-fond (presque un sprint) en skateboard sur 2.5 miles soit 4.02 kilomètres!trophy.jpgReconnue par l' IDSA, cette course doit certainement battre un record en dotations en prix par kilomètre parcouru: 2000$ et des cadeaux! 800$ à chacun des vainqueurs dans les catégories masculine et féminine, 200$ aux seconds et des cadeaux aux troisièmes!start-1.jpgSi seulement une course équivalente était organisée en France! Pour l'instant c'est aux USA que ça se passe.start.jpg46 skateboarders âgés de 12 à 57 ans (!) ont relevé le défi des 4.02 km parcourus à fond!

Le grand vainqueur toutes catégories confondues est Jeffray Vyain en 8 minutes et 19 secondes, soit une vitesse moyenne de 29.002 km/h!Jeffrey-Vyain.jpgEncore un effort et quelqu'un franchira la barre des 30 km/h. Les 29.002 km/h de moyenne pour Jeff Vyain signifient qu'il parcourt 8.05 mètres par seconde!duel.jpg

2ème: Kiefer Dixon en 8m 23s, soit près de 30 mètres derrière Jeffrey Vyain.Kiefer-Dixon.jpg

3ème: Richard Sanchez, l'un des meilleurs sprinters de New York City en 8m 38s, loin, très loin derrière les deux premiers!Richard-Sanchez.jpg

Chez les filles c'est encore une fois Cami Best qui finit première en 10 minutes et 4 secondes, soit une moyenne à 23.960 km/h.Cami-Best.jpgC'est bien et en même temps c'est un peu "léger"; cela s'explique par l'absence d'adversaires dangereuses pour Cami Best. Quand personne n'est derrière vous pour vous obliger à aller plus vite, pourquoi se faire du "mal" et ne pas se contenter de gérer tranquillement sa première place et les 800$ de prix? Peut-on vraiment affirmer que la performance de Cami Best fut un sprint?

2ème: la solide mais peu explosive Claudia Case,Claudia Caserecordwoman dans l'épreuve de l'UltraSkate (Homestead Miami Speedway 20 & 21 janvier 2014), en 10m 46s (moyenne à 22.402 km/h), soit 42 secondes après Cami Best, environ 280 mètres derrière la gagnante. Pas une course bien excitante chez les filles, pas de suspens.

3ème: une inconnue (pour moi) Chasity Blair (incroyables ces prénoms américains!) en 10m 51s.

Le classement final:

1 Jeffrey Vyain 8:19 (1st Place- Men’s)
2 Kiefer Dixon 8:23  (2nd Place – Men’s)
3 Richard Sanchez 8:38  (3rd Place – Men’s)
4 Miles Evans 8:46
5 Eric Palmer 8:48
6 Will Frank 9:02
7 Kyle Yan 9:12
8 Joao Morales 9:28
9 Eamon Cohen 9:34
10 Maxwell Frank 9:36
11 Harrison Tucker 9:55
12 Cami Best 10:04  (1st Place – Women’s)
13 Matt Cortez 10:10
14 Kip Eichhorn 10:11
15  Napoleon Kofi 10:36
16 Claudia Clase 10:46   (2nd Place – Women’s)
17 Noel Korman 10:48
18 Chasity Blair 10:51  (3rd Place – Women’s)
19 Curran Kanagat 10:52
20 Tanya Sheten 10:53
20 Jenifer Irving 10:56
21 Carmine Renny 10:58
22 Kyle Tirado 11:02
23 Clio Sherman 11:15
24 Bradley Harter 11:23
25 Brent Wehr 11:33
26 Adam Maxwell 11:37
27 Sean Seavers 11:40
28 Zachary Staff 12:05
29 Noah Burdsall 13:06
29 Nick Del Campo 14:01
30 Brad Clark 14:06
31 Bill Rogers 14:19
32 Frankie Walsh 14:33
32 EG Fratantaro 14:33
32 Rob Molt 14:33
32 Ralph Sheheen 14:33
36 Tony Eble 15:01
37 Bryson Vaillancourt 15:04
38 Ana Marie Klingos 15:10
39 Stephen Eble 16:12
40 Phil Kilcullen16:24
41 James Walker 17:36
42 Noah Burdsall 21:22
43 Matt Burdsall 21:23
44 Jim Fox 23:21
45 Nancy Fox 23:21
46 Richard Lisowski (pas de chrono!)

D'un point de vue purement sportif, en dehors des résultats des 10 ou 11 premiers du classement général, on ne peut parler d'une course exceptionnelle.racing-2.jpgHeureusement que Jeffrey Vyain, Kiefer Dixon, Richard Sanchez et les 7 skateboarders suivants dans le classement final, ont vraiment joué le jeu du sprint sur 4.02 km!racing.jpgLes 29.002 km/h de moyenne de Jeff Vyain sont toute de même une très belle performance.

J'attends le jour où un skateboarder sera capable de faire 9 mètres par seconde (32.4 km/h) sur la même distance, là il y aura du très haut niveau!

Finalement, la Pocono Skateboard Race est tout de même une belle épreuve, une course de luxe sur un circuit de luxe.racing-3.jpgIl faudrait davantage de prix en espèces distribués par catégories d'âge pour que ce soit équitable et surtout pour que tout le monde soit motivé pour "se battre", mais rien n'est parfait en ce monde!

La page facebook de la course: link et le compte-rendu de The IDSA: link

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19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 19:30

t-shirt.jpg(photo: Jeri Purdy)

Faire la course ou seulement, participer ?

Décidemment, en cette année 2014 la perspective d'aller lutter sur près de 302 kilomètres sur les deux célèbres pistes cyclables de Georgia et d'Alabama (la Silver Comet Trail et la Chief Ladiga Trail ), cette perspective donc, était loin de me réjouir.mapCroyez-moi ou non, c'est le fait que Giovanni Barbazza ait insisté pour que je l'accompagne qui m'a finalement convaincu d'acheter mon billet d'avion pour Atlanta.

Fatigué par le travail et peu entraîné, en tant que compétiteur j'avais peur de l'échec; j'entends par là que je craignais de faire moins bien qu'en 2012 et en 2013 et honnêtement, je ne savais pas si cette fois-ci je serais capable de "faire la course" ou simplement d'aller au bout des 3 étapes sans trop m'occuper du classement et du chronomètre. À mes yeux, aller simplement au bout des 3 étapes aurait été un demi-échec: le Chief ladiga & Silver Comet Sk8 Challenge est avant tout une course pour moi. De fait, dans toutes les épreuves sportives d'endurance, il y a (il me semble) deux catégories de participants: ceux qui veulent s'essayer sur une distance et ceux qui veulent faire mieux que les autres et se battre pour le classement. Or, tous ceux de la deuxième catégorie, les compétiteurs, les racers en anglais, le savent: pour eux, sans envie, sans désir de vaincre et de se battre, une course devient plus un calvaire qu'un plaisir.

Alors comment ai-je mobilisé mes forces? Comme il était trop tard pour m'entraîner sérieusement (durement), j'ai choisi de m'inquièter le moins possible et d'attendre le vendredi 30 mai 2014 (jour de la première étape) pour me "réveiller". Je pense que ne pas dépenser inutilement d'énergie mentale et physique 2 à 3 semaines avant l'épreuve sportive est une bonne façon de mobiliser tranquillement ses propres ressources, pour le jour venu, les utiliser à 100%.

Un raccourci vers l'amélioration des performances, dont j'ai parlé dans d'autres articles, consiste à perdre du poids: si vous avez 2 à 4 kilos de masse graisseuse en moins à porter, automatiquement, vos articulations, votre cœur et vos muscles fatigueront moins et seront d'autant plus performants. Bien sûr, perdre du poids, plus facile à écrire qu'à faire!

Les athlètes de haut niveau et professionnels parviennent à s'entraîner durement et intelligemment et à garder un poids de forme optimal: "facile" quand on est payé pour cela et que son travail consiste à s'entraîner tous les jours comme d'autres prennent le bus pour aller au bureau et que l'on est suivi par des nutritionnistes! Pour nous autres, racers dans un sport inconnu du grand public, c'est "do it yourself" !

Atlanta, une ville solitaire et communautaire le soir

Pour ma première nuit à Atlanta j'avais choisi un hôtel de luxe,WP 000770l'Atlanta Marriott Marquis en pensant que Giovanni partagerait avec moi cette chambre et finalement, comme Giovanni n'avait pu se payer à temps le billet d'avion, je me suis retrouvé seul dans le centre ville que je connaissais déjà.WP_000773.jpg

Que dire de cette ville que je n'aie pas déjà dit pour l'édition 2013 de la course? Ce qui suit n'est que ma vision subjective fondée sur des impressions et non étayée par des statistiques. Petit rappel: le siège social de Coca-Cola se trouve à Atlanta et cette ville me semble d'abord être un centre d'affaires moyennement actif le jour. Mais le soir? Et bien quand tous les cadres (blancs en majorité?) ont quitté le downtown pour rejoindre leurs grandes maisons familiales en "périphérie" (qui fait toujours partie d'Atlanta), la population qui reste sur place est majoritairement noire et semble-t-il, modeste.

Pour moi, petit métis (considéré comme blanc par certains à cause de mes yeux clairs et probablement aussi parce que je me promenais en planche à roulettes) roulant sur son longboard dans le tout petit centre-ville trop calme d'Atlanta à la recherche d'une terrasse de restaurant agréable (à l'espagnole ou à la française), il était impossible de passer inaperçu. J'entendais quelques invitations amicales "Hey, give me a ride!", mais je voyais aussi les regards suspicieux de trois grands gaillards locaux. À 20 heures le quartier de la ville où je me trouvais était presque "mort" si l'on omet les pelouses du Centennial Olympic Park où les familles s'installent pour picniquer et j'avoue que l'ambiance y était plutôt lugubre. L'ambiance estivale des soirées des villes et villages d'Europe latine (Espagne, France, Italie) est inexistante à Atlanta: pas de couples, de familles, d'adolescents, de personnes âgées qui se promènent ou qui dînent aux terrasses des restaurants pour profiter de la fraîcheur du soir.

Comme finalement, il fallait bien que je dîne quelque part, je choisis les mornes tables en plastique de la "pizzeria" Mama Mia Pizza à Broad Street où Sébastien, Giovanni et moi, nous avions déjà déjeuné en 2013. (photo empruntée sur le net)Broad-Street-pizzeria.PNGÀ l'intérieur, la "décoration" bigarrée aux couleurs des marques mises en avant, donnait l'impression d'être dans une cafétéria universitaire plutôt que dans un restaurant. Le caissier-gérant-serveur était probablement un étudiant fatigué, mais tout de même poli. La nourriture: une pizza aux légumes à pâte très épaisse (très certainement une surgelée) et une salade à la feta particulièrement impersonnelle, bien étudiée pour vous remplir la panse. Je m'assis à l'extérieur, même si la lumière était très faible et quelques minutes plus tard le caissier m'apporta ma commande; soit dit en passant, dans ce "restaurant", normalement on attend que le caissier hèle votre prénom et vous aller chercher votre commande. La mienne, une pizza et une salade emballées dans des boites en polystyrène, avec des couverts en plastique emballés. Voilà résumée une grande partie de la gastronomie américaine destinée aux gens humbles.

J'ai peu voyagé dans ma courte vie, mais comme les modestes tables estivales des petites villes espagnoles et italiennes où l'on change la nappe, où (comme dans toute l'Europe) vous avez de vrais couverts en acier et de vrais verres et où, si vous choisissez bien, les mets sont vraiment cuisinés sur place avec des produits frais (c'est encore le cas en Méditerranée), où presque toutes les tables autour de vous sont occupées, comme cette ambiance gaie et détendue était loin de ce coin de rue sombre à Atlanta! Heureusement, encore une fois je n'avais pas traversé l'Atlantique pour faire du tourisme.

Pourtant, Broad Street North West ne manque pas de charme. C'est une petite rue de style européen où presque tous les commerces sont des restaurants, mais en ce mercredi 28 mai 2014 vers 20h, ils étaient presque tous fermés et la rue presque vide. Une conséquence de la récession économique? Un autre "détail": le nombre important de SDF qui dorment dans les parcs et dans les rues d'Atlanta. Vous l'aurez compris, je n'avais plus aucune envie de faire du "tourisme" et je retournai assez vite à l'Atlanta Marriott Marquis pour profiter de son luxe rassurant.WP 000775

Le jeudi matin, après une nuit bien réparatrice, je me levais tôt grâce au décalage horaireWP_000778.jpget je retournais à pied au centre-ville à la recherche d'une gargotte sympathique pour y prendre un vrai petit-déjeuner américain.

J'aurais mieux fait de commander le petit-déjeuner de l'hôtel. J'atterris dans une cafétéria, la Summit, parce que je ne voulais pas aller dans le Mac Donalds qui se trouvait juste à côté. Encore une fois, je n'étais pas là pour faire du tourisme, mais j'y ai pris mon petit-déjeuner avec un échantillon très représentatif de la working class d'Atlanta, autant dire que les gens n'ont pas vraiment l'air heureux. Quant à la qualité du petit-déjeuner: mieux vaut ne pas en parler.

En définitive, les meilleurs moments de la matinée furent ceux où je profitais de la salle de fitness de l'hôtel (si je me souviens bien, je courus sur un tapis de course pendant plus de 36 minutes à une moyenne de 6.8 mph, avec des pointes à 9 mph) et où j'allais nager dans la petite piscine. Je vécus comme un "riche" en transit pendant ces quelques heures et il est vrai que cette vie confortable et insouciante est bien agréable. Aller nager dans la piscine (un peu trop chauffée et chlorée) d'un hôtel de standing en plein centre ville et sortir du bain pour observer les gens qui travaillent dans la rue, 10 mètres en bas et ensuite, fare niente sur un transat au soleil en observant les buildings des alentours et en rêvassant: un exercice pour lequel je suis assez doué.

À midi, Carlos Montalvo (l'un des locaux habitués de la course, un gentleman) (photo: Iván Molina Castrillón)Carlos Montalvovint me chercher pour m'emmener au La Quinta Inn & Suites; (photo: Iván Molina Castrillón)La Quintail me permit même de faire un détour pour acheter des bricoles dans un mall. Thank you Carlos!

L'après-midi se passa autour de la piscine du La Quinta (photo: Iván Molina Castrillón)pool.jpgen compagnie de l'équipe du West Street Stand Up Paddle jusqu'à la désormais traditionnelle réunion d'information (photo: Iván Molina Castrillón)during the briefingorganisée par Georgia & Chadd Hall et par Marion Spears Karr, dans la salle de réunion du La Quinta. (photo: Iván Molina Castrillón)briefing.jpg

Vendredi 30 mai 2014: 60.64 kilomètres à 21.986 km/h de moyenne

Ce vendredi matin, Jordi Ensign, (photo: Iván Molina Castrillón)Jordi-Ensign.jpgpassionnée des courses d'endurance et créatrice de la marque Jords Boards, me demanda "who do you want to beat this year?". "I don't know" lui répondis-je. À vrai dire, avant de commencer la course je ne savais pas si je serais vraiment performant et si je serais capable de me battre pour les premières places. J'étais moins motivé qu'en 2012 et en 2013 et tout ce que je souhaitais, pour l'instant, c'était rouler sur des pistes sèches, cette fois-ci. Je n'avais même pas mis de roulements neufs et ce furent les Bones Reds que j'avais utilisés en janvier à Miami qui équipaient les mêmes Kryptonics bleues non marquées. Au moins, ces roulements je les avais graissés. Mais honnêtement, sachant que cette année des racers aussi rapides que Paul Kent, Jeffrey Vyain et Leo Leunam Segura étaient absents de la course, une toute petite partie de moi, enfouie dans un recoin de mon cerveau, souhaitait finir parmi les 10 premiers skateboarders.

Sur le parking du début de la Silver Comet Trail, (photo: Iván Molina Castrillón)Day-1-parking-lot.jpgj'étais détendu, mais pas vraiment motivé: ce que je prévoyais, c'était d'abord la souffrance, alors inutile pour moi de m'énerver. Je pris le temps de bien pisser avant le départ (simple bon sens!) et quand Georgia Neal Hall nous le demanda, je me plaçais en 3ème ligne de départ derrière Kaspar Spurgeon, Andrew Andras, Lance Curry et (je crois) Juan Molina. Mon esprit de compétiteur commençait à s'éveiller: pas question pour moi de commencer derrière!

Et ce fut le départ "lent" habituel (photo: Iván Molina Castrillón)Slow-start.jpgoù après 10 ou 20 mètres Kaspar et Andrew donnèrent le rythme du peloton de tête. J'estime avoir suivi ce groupe de tête pendant 10 km ou plus: même s'ils allaient vite (une moyenne à 24 ou 25 km/h ?), ce n'était pas la cadence infernale des Paul Kent, Leo Segura et Kiefer Dixon lors de la première étape en 2013!

J'étais tout de même content et mentalement, je considérais mon classement provisoire: "là je dois être 6ème", puis "zut, Juan Molina et Stone Thomas m'ont rattrapé et je n'arrive pas à les suivre: 8ème ou 9ème". Après une quinzaine de miles (sur 37.68), je fus rejoins par deux autres "darons" et adversaires directs: le puissant Lance Curry (Texas), (ci-dessous dans une photo prise par Iván Molina Castrillón pendant l'étape 3)Day 3 Lance Curry 1et le polyvalent Conan Issac Gay (Oregon), (ci-dessous au départ de l'étape 2) (photo: Iván Molina Castrillón)Conan-Issac-Gay.jpgnous roulâmes ensemble pendant un certain temps, jusqu'au moment où Conan ne put suivre notre rythme et où nous prîmes de l'avance. Si comme moi vous êtes un racer et que vous luttez pour un bon classement, vous ne laissez pas un adversaire direct tel que Lance Curry filer devant: vous vous accrochez à lui et vous suivez son rythme en drafting (en prenant l'aspiration). Voilà ce qui pour une grande part, fait le charme de ces courses d'endurance: l'aspect tactique et la lutte des volontés, d'homme à homme. Vous finissez toujours par trouver quelqu'un de votre force, avec lequel et grâce auquel, vous serez obligé de repousser vos limites, de progresser.

Il me semble que c'est vers le 20ème mile que se trouvait l'unique ravitaillement de l'étape et fait étonnant, Lance s'y arrêta pour se recharger en eau! Sur une étape de 60 kilomètres (18 de plus qu'un marathon) je ne m'arrête pas! Lance ne me rattrapperait plus. En revanche, à mi-course ce fut le jeune (19 ans) et talentueux Matthew Phillips (photo: Iván Molina Castrillón)Matthew Phillipsqui me rattrapa et c'est grâce à lui que je gagnais ma place parmi les 10 premiers de la première étape! Matthew devait rouler à une moyenne de 21 ou 22 km/h et je décidai de ne pas le lâcher jusqu'à la ligne d'arrivée: collé à lui en drafting, Matthew fut ma locomotive. Son rythme extrêmement régulier, son switch efficace, sûr et prévisible, sa grande taille, tout cela me permit d'augmenter ma vitesse moyenne, tant et si bien qu'à 20 ou 15 km de l'arrivée nous vîmes le duo Juan Molina et Stone Thomas: nous étions en train de les rejoindre.

Matthew, imperturbable, avec un demi sourire enigmatique, ne montrait aucune émotion et telle une machine à rouler, il gardait un rythme de métronome. Juan Molina (ci-dessous au premier plan avant le début de l'étape 1) (photo: Iván Molina Castrillón)Juan-Molina--Harrison-Tucker--Kaspar-Spurgeon.jpgqui est aussi un compétiteur nous avait vus et il augmenta sa cadence, entraînant avec lui Stone Thomas: je savais que notre seule chance de rattrapper Juan et Stone était de sprinter de temps en temps. J'essayais bien, laissant derrière moi sur 5 mètres Matthew, mais bien vite je sentais des crampes menacer d'apparaître sur l'arrière de mes cuisses. J'évitais alors de prendre ces risques et je me replaçais sagement derrière Matthew.

C'était ma troisième participation à cette course désormais légendaire et très vite je sus que nous étions à 1 ou 2 kilomètres de l'arrivée. Matthew pour qui c'était la première participation ne le savait pas et j'en profitais pour placer mon sprint final. Je finis 8ème de la première étape en 2h45m29s (moyenne à 21.986 km/h)  devant Matthew Phillips en 2h45m31s. En 2013 où j'étais plus combatif, j'avais fini la première étape en 2h44m19s, soit 1m10s plus vite qu'en 2014. J'étais tout de même content: je me sentais bien et mon corps s'était "réveillé" quand Lance Curry m'avait rejoint. Les 60.68 premiers kilomètres étaient passés, une "corvée" en moins et une place dans les dix premiers!Rankings Stage 1Vainqueur de l'étape: Kaspar SpurgeonKaspar Spurgeon Heinricien 2h32m39s soit une moyenne de 23.834 km/h, rapide mais humain par rapport aux 25.372 km/h de Paul Kent en 2h24m15s de 2013!

Cette année, Andrew AndrasAndrew Andras Day 3 finish lineavait décidé de lutter pour la première place et il ne céda que 31 secondes d'écart à Kaspar. Je devine qu'Andrew et Kaspar avaient certainement fait la course ensemble et qu'à 10 ou 5 kilomètres de l'arrivée, Kaspar avait placé l'attaque finale pour faire la différence. Kaspar, recordman du mile, est très puissant et la régularité d'Andrew n'a pas suffi.

L'ancien coureur de cross William Coale (ici au départ de l'étape 2 et avec sa fiancée Naomi)William-Coale-day-2.jpgfinit 3ème en 2h41m20s, devançant de 23 secondes le jeune et dangereux Kyle Yan. (photo: Iván Molina Castrillón)Kyle Yan day 3

Cette année 2014 la course était plus ouverte que lors des éditions précédentes et pour une fois, le vainqueur final était inconnu!

Mention spéciale pour John MoriartyJohn Moriartyqui finit dernier de l'étape en 6h23m32s parce que le kingpin de son truck avant n'a pas résisté à son pumping et qu'il s'est brisé en le faisant lourdement chuterBlessé, fatigué, John alla quand même au bout des 60.64 km.

Idem pour David Kimmel, (60 ans!)David Kimmelqui s'est cassé le poignet lors de cette première étape et qui est tout de même allé jusqu'au bout. Au sujet de David, ce dentiste est tombé amoureux du longboard sous toutes ses formes et si je me souviens bien, cela fait environ 10 ans qu'il s'y est mis!

Peu après son arrêt à la station de ravitaillement, Lance Curry a lourdement chuté en roulant sur une couche de terre trop épaisse et il s'est cogné la tête. Heureusement, il portait son casque, mais à l'arrivée à Rockmart il choisit de passer une visite médicale et après une batterie de tests très complète, le médecin lui dit que ses reins ne lui permettraient pas de reprendre la course lors de la deuxième étape. Par prudence, les organisateurs lui ont demandé de ne pas prendre le départ de la 2ème étape. Dommage pour cet excellent skateboarder qui a trouvé "son" sport dans le skateboard sur longues distances et qui est venu en voiture depuis Dallas (Texas) avec sa fille et son épouse.

Félicitations à Jeff Crowe, Marion Spears Karr, Ed Francavilla et Anne Palmer, les quatre autres quinquagénaires qui prouvent que le skateboard sur longues distances peut être pratiqué par tous.

Samedi 31 mai 2014: 90.12 kilomètres sous le soleil

Le départ de la deuxième étape ne différa pas de celui du vendredi: il faisait beau, la piste était sèche et je me plaçai en deuxième ou en troisième ligne pour suivre les premiers. À vrai dire, j'aime bien le début de cette étape: son parcours riche en virages, qui alterne montées et descentes, est très ludique et technique. On n'a pas le temps de s'ennuyer et c'est toujours amusant de voir les autres aborder les pièges techniques. Je suivis assez longtemps les leaders de la course.

Juan Molina fut la première victime de l'un de ces pièges: juste avant le tunnel que l'on voit dans la photo qui suit (photo empruntée sur le net)Tunnel in Rockmartde la terre brune a tendance à s'accumuler en raison de l'écoulement des eaux de pluie. Or Juan était en tête de meute (je devais être 4ème ou 5ème) et de façon très surprenante il fonça droit sur le centre de ce tas de terre! (photo: Iván Molina Castrillón)Tunnel in Rockmart 2Nous le vîmes tous faire un élégant roulé-boulé tandis que sa planche était stoppée nette par la terre et aussitôt, se relever pour revenir trois mètres en arrière chercher sa monture! Quand nous vîmes qu'il s'était immédiatement relevé, nous sûmes que rien de grave ne lui était arrivé et nous continuames tous notre course. Plus tard Juan nous dit que non seulement il était tombé, mais que les roues et les roulements avants de sa planche étaient restés momentanément bloqués par la terre. Juste avant la montée de Trash Mountain, malgré sa chute et ses blessures, Juan me rejoindrait; impressionnant.

Trash Mountain: la pièce de résistance de la deuxième étape. Pour la première fois j'ai réussi à la monter jusqu'au sommet, en restant sur ma planche et j'ai ainsi rejoint et doublé Andrew Andras. je distançais encore Juan Molina qui n'arrivait pas à me suivre. Bien sûr, mon avance sur Andrew était infime et en descente il me doubla et prit facilement un écart de 50 mètres qui ne cessa de croître: Kaspar Spurgeon et Kyle Yan l'avaient distancé, et Andrew n'était pas homme à renoncer à la lutte pour la première place. Je ne le revis plus.

Malheureusement, pour la troisième fois j'ai été incapable de maîtriser la puissante accélération qui vous lance sur la chicane où tant de skateboarders ont chuté.The-famous-chicane.jpgJ'avais beau freiner à fond en foot-break j'avais l'impression qu'au deuxième virage je partirais dans le décor et je sautais alors de ma planche pour courir sur l'herbe. Pas de chute, mais du temps et de l'énergie perdus et surtout la déception de ne toujours pas maîtriser cette partie de la course. Si j'habitais dans le coin, j'irais régulièrement monter Trash Mountain pour m'entraîner sur cette chicane et finir par dompter ses virages serrés à haute vitesse!

Le principal était acquis, pas de chute, pas de casse et je continuais vers la partie la plus dure mentalement et physiquement, de cette étape: l'impression de rouler sur des lignes droites qui n'en finissent jamais.

Encore une fois je fus rejoint par Matthew Phillips, (photo: Iván Molina Castrillón)Matthew-Phillips-day-2.jpgla locomotive de Washington! Dans une course aussi longue, je sais qu'il m'est difficile de maintenir seul une moyenne décente, aussi, Matthew Phillips et sa cadence à 22 km/h (ou plus) fut un meneur parfait. Je décidai, comme pour l'étape précédente de ne jamais le lâcher et de profiter autant que possible de son drafting. Matthew est un rider taciturne et impassible, et moi, quand je suis à 90% de mes capacités physiques, je ne parle presque pas. Nous roulâmes longtemps sans parler et je m'efforçais de m'économiser le plus possible en restant derrière lui. (photo: Iván Molina Castrillón)BangnoiParfois, le drafting et un faux-plat descendant m'obligeaient à le doubler, mais très vite la résistance à l'air me replaçait derrière lui. Matthew restait impassible avec ses grands kicks réguliers. À 30 ou 20 miles de l'arrivée nous fûmes rejoints par l'inusable Juan Molina! Pendant environ une heure nous roulâmes ensemble. En forêt un caillou ou une gumball bloqua l'une de mes roues, ce qui m'obligea à sauter de ma planche et à courir pour ne pas tomber: Juan insista pour que l'on m'attende tandis que je leur disais de ne pas le faire, que c'était une course; ils n'en firent rien et ils m'attendirent; merci à eux, à leur place j'aurais continué. Au ravitaillement principal (20 miles avant la fin de l'étape?) (photo: Iván Molina Castrillón)Day-2-water-station.jpgJuan s'arrêta pour remplir sa poche à eau (photo Iván Molina Castrillón)Juan-Molina-day-2-water-station.jpgtandis que Matthew (photo: Iván Molina Castrillón)Day-2-water-station2-.jpget moi,nous avions pris au vol les bouteilles d'eau. (photo: Iván Molina Castrillón)Day-2-water-station-3.jpgJuan ne nous rejoindrait plus.

Peu à peu, je reconnaissais les jalons de la Chief Ladiga et malgré cela, l'arrivée me semblait toujours bien lointaine. J'étais tout de même bien content d'avoir Matthew Phillips comme leader et je savais que grâce à lui ma moyenne serait bonne et que nos poursuivants auraient beaucoup de mal à nous rejoindre. À environ 15 miles de l'arrivée nous vîmes un skateboarder en difficultés, (photo: Iván Molina Castrillón)Day 2 Frank, Phillips, Bangnoiqui malgré tout ne cessait d'avancer: William Eric Frank (casque orange). 10 ou 15 minutes plus tard nous arrivâmes à sa hauteur (photo: Iván Molina Castrillón)Day 3 chasing Phillips & Franket il s'efforça de s'accrocher à la locomotive Phillips. Il y parvint, mais Will était vraiment hors de forme (des crampes?) et peut-être à 5 miles de l'arrivée il ne put continuer à suivre notre cadence. Une demi-heure ou trois quarts d'heure plus tard, Matthew qui me devançait de 3 mètres vit la clairière qui marque l'arrivée du deuxième jour (photo: Iván Molina Castrillón)Arrival-day-2.jpget cette fois-ci, il ne me fit pas de cadeau: j'eus beau sprinter comme si Belzébuth était à mes trousses, Matthew finit 3ème ou 4ème de cette étape (selon la façon dont on classe les ex-æquo Andrew Andras et Kyle Yan) devant moi en 4h16m59s. Je finis derrière lui en 4h17m04s, soit 5 secondes après! Matthew a amplement mérité de finir devant moi et je le remercie, car c'est grâce à lui que j'ai fait ma meilleure performance en trois participations à cette course: 90.12 km à la vitesse moyenne de 21.034 km/h!

J'étais content, mais mon corps ne l'était pas: l'effort avait été très long et intense pour moi, et j'avais vraiment mal aux jambes. Une nausée due à tous les aliments chimiques ingurgités dans cette étape s'était aussi emparée de moi. Mais l'essentiel était là, ma bonne place au classement général.Rankings Stage 2

Kaspar Spurgeon a encore fait parler sa grande puissance et il finit 1er de l'étape (photo: Iván Molina Castrillón)Kaspar-Spurgeon-Heinrici-Day-2.jpgavec 7m27s d'avance sur Andrew Andras et Kyle Yan, 2èmes ex-æquo en 4h10m38s. (photo: Iván Molina Castrillón)Day-2-Andras---Yan-finishing.jpgMention spéciale pour Andrew Andras qui s'était fait distancer dans la montée de Trash Mountain par Kaspar Spurgeon et par Kyle Yan (je l'ai même doublé dans cette montée) et qui s'est battu pour rejoindre Kyle. Belle combativité.

Alors que le classement final pour les trois premières places commençait à apparaître, la lutte pour les places d'honneur entre William Eric Frank, Matthew Phillips, Juan Molina, William Coale et moi restait très ouverte. Conan Isaac Gay avait environ 33 minutes de retard sur moi au classement général et sauf accident il ne représentait pas un grand danger.

Comme toujours, la troisième et dernière étape le dimanche 1er juin s'annonçait décisive pour tout le monde.

Dimanche 1er juin 2014: 151 kilomètres de vérité

 (photo: Iván Molina Castrillón)night-in-Anniston.jpgMa nuit fut courte et difficile, mais au réveil je compensais cela en dévorant quatre bacon & egg cheese biscuits que Lance Curry m'avait emmené acheter au McDrive local. Je savais que cette journée serait très longue, alors m'empifrer en mangeant quatre sandwichs à la suite était une façon de me recharger en calories pour ne pas avoir à emporter trop de barres de céréales. J'essaie d'être végétarien, mais depuis mon enfance j'ai toujours mangé de tout et j'adore le bacon à l'américaine; alors face à la tentation, je suis souvent faible. Ce matin-là, je me faisais plaisir pour mieux supporter la dureté de la journée à venir.

La veille j'avais dit à Jordi Ensign que je souhaitais une météo sans pluie (pour ne pas glisser) et sans soleil (pour ne pas avoir chaud) lors de l'étape des 151 kilomètres. Je fus exaucé par les dieux du skateboard! Certes, il avait plu pendant la nuit, mais la piste sèchait.

Day-3-before-the-start.jpgLe ciel était gris, l'air frais et tout le monde était calme. (photo: Anne Palmer)Day-3-before-the-start-2.jpgLe départ fut donné par Georgia Neal HallDay-3-start.jpget nous suivimes le groupe Spurgeon, Andras, Frank et Yan. Pendant 10 ou 20 kilomètres il y eut un groupe de tête homogène formé par ceux déjà nommés, mais aussi par William Coale, Matthew Phillips, Conan Gay, Juan Molina, Harrison Tucker, Lance Curry, Max Frank et moi. Puis Lance Curry qui était hors course sprinta pour se placer en tête, et ce faisant, (photo: Lee Biddle)Day-3-first-miles.jpgil permit à Spurgeon, Yan, Will Frank et Andras de nous quitter définitivement. Pour cette dernière étape, Matthew Phillips avait décidé de rouler en tête, (photo: Lee Biddle)Day-3-first-miles-Matthew-Phillips-courtesy-Lee-Biddle.jpgavec les leaders, et je n'aurais certainement pas la possibilité de profiter de son drafting!Day-3-Matthew-Phillips.jpgDerrière eux, Max Frank, moi, Juan Molina et William Coale, nous formions le deuxième peloton.Day-3-first-miles-Max-Frank--Bangnoi--Molina--Coale--courte.jpgRemarque: Lance Curry était hors course pour le classement final en raison de son forfait lors de la deuxième étape, mais il avait choisi de rouler avec nous sur la totalité des 151 kilomètres du dimanche.

Après 20 ou 30 kilomètres, nous avons lâché Conan Isaac Gay et Harrison Tucker (14 ans!) qui ne suivaient plus notre cadence. (photo: Iván Molina Castrillón)

Day 3 the 4 1st ridersKaspar Spurgeon, Kyle Yan, Will Frank et Andrew Andras étaient déjà loin et nous ne les voyions plus. (photo: Iván Molina Castrillón)Day-3-Kaspar--Andrew--Will--Kyle.jpgWilliam Coale, Juan Molina, Max Frank (de la Shralpers Union ) et moi, nous formions le peloton des poursuivants. Fait remarquable qui démontre que l'endurance est prise toujours plus au sérieux, tous les skateboarders des deux premiers pelotons maîtrisaient parfaitement le switch (le changement de pied d'appui). Il y a 6 ou 7 ans, les riders qui maîtrisaient le switch étaient l'exception et désormais, dans presque toutes les courses d'endurance les premières places sont occupées par ces derniers.

Au bout de 30 kilomètres, ce fut Max Frank qui resta en arrière. Il ne pouvait plus nous suivre. Restaient William, Juan et moi. William Coale restait presque toujours en tête du groupe et je restais presque toujours en drafting derrière lui (photo: Iván Molina Castrillón) ou derrière Juan Molina.Day-3-tough-mofos.jpgJ'étais en avance au classement général sur eux et je voulais les contrôler pour garder ma 6ème place finale. (photo: Iván Molina Castrillón)Day-3-tough-mofos-2.jpgIl était hors de question qu'à 70 miles de l'arrivée, par esprit chevaleresque, je prène la tête du groupe pour qu'ils s'économisent, ou pire encore, que je joue au Bernard Hinault du skateboard en lançant une attaque solitaire hasardeuse. C'est une course qui se gagne aussi avec sa tête et sans états d'âme. De plus aucun des deux n'a vraiment essayé de me semer.

Autour des 40 km parcourus, nous vîmes loin derrière nous Conan Isaac Gay qui lentement mais sûrement, revenait sur nous à la faveur d'un faux plat descendant et de l'excellente qualité du revêtement. 30 minutes plus tard peut-être, il nous rejoignit. Sa moyenne étant supérieure à la notre de 1 à 3 km/h, je m'attendais à ce qu'il poursuive sur sa lancée et qu'il continue seul; mais non, il avait simplement fait l'effort pour nous rejoindre. Conan, William et Juan s'entendaient comme larrons en foire et bavardaient tandis que moi, un peu dépassé par mon anglais imparfait, j'avançais en silence en m'efforçant de toujours rester en deuxième place du peloton. Toutefois, 5 à 10 minutes après nous avoir rejoints, Conan qui était en tête de meute, accéléra un peu la cadence, nous obligeant tous à accélérer la nôtre pour le suivre. Je n'étais pas en très grande forme, mais j'étais loin d'avoir entamé la moitié de mes réserves d'énergie, alors mentalement j'étais prêt à faire le nécessaire pour ne pas le laisser s'échapper. D'ailleurs, Conan se retournait de temps en temps et j'ai bien l'impression qu'il regardait de mon côté pour connaître mon état de forme. Voyant que personne ne cèderait, Conan ralentit et nous reprîmes tous la vitesse de croisière précédente. Les bavardages et les plaisanteries reprirent et pour blaguer, Conan offrit du tabac à chiquer à tout le monde! Bien sûr, personne n'en prit. Petite remarque subjective concernant la technique de William Coale: William qui est un ancien coureur de cross de très haut niveau (il n'a couru qu'un seul marathon et si je me souviens bien, il l'a fait en moins de 2h40m ! ), semblait parfois en déséquilibre sur sa planche au moment du switch; je pense que cela est dû au reglage de ses trucks qui ne permettaient pas à sa planche de suivre parfaitement les mouvements de son corps. Bien sûr, je peux me tromper, mais si j'ai vu juste, avec du matériel bien règlé il pourrait mettre davantage de puissance dans ses kicks, donc être plus efficace, donc plus rapide.

Nous roulions donc les quatre ensemble, sur la Chief Ladiga Trail (en Alabama) et nous franchîmes la frontière des deux états pour nous retrouver sur la Silver Comet Trail (en Georgia). Il y avait bien quelques grosses flaques d'eau de-ci de-là en raison de la pluie tombée pendant la nuit, mais ce n'était rien comparé à ce que nous avions subi en 2012 et en 2013! Je prenais même un certain plaisir à rouler dedans pour rafraîchir mes tibias et mes mollets.

Cedartown (GA) approchait et déjà nous quittions la forêt et ses grandes lignes droites. (photo empruntée sur le net)Day-3-getting-close-to-Cedartown.PNGDans une course aussi longue, ce qui aide à continuer c'est de voir le paysage changer. La monotonie c'est dur pour le moral aussi! Et c'est juste avant Cedartown, qu'avec de la chance j'ai définitivement pris l'avantage sur mes rivaux. Notre parcours devenait plus ludique avec quelques bosses à monter et à descendre et au loin nous vîmes une très grande flaque d'eau sur la piste, à l'endroit où elle passe sous une route.Passage-under-the-roadbridge-next-to-Cedartown.PNGJ'estime qu'en son centre cette flaque (un lac en miniature) devait avoir une profondeur de 20 à 30 centimètres. Juan et moi, nous étions en tête et par reflexe, en le pensant à moitié, je dis à haute voix: "Oh shit, I'm not going to bomb this" ("Oh zut, je ne vais pas foncer là-dedans"). La flaque était au bout d'une belle descente qui a dû nous faire rouler à près de 30 km/h et cela m'embêtait de freiner et de perdre cette énergie et cette vitesse inutilement! Alors au dernier moment, je me suis mis en position de vitesse, j'ai bien calé mon pied droit sur le nez de ma planche et j'ai foncé sans freiner en prenant la flaque par le bord extérieur droit. La Nave Ligera (le nom de ma planche) et moi, nous avons traversé ces 10 ou 15 centimètres d'eau à la façon d'un hors-bord et je rigolais, amusé que j'étais de m'être fait tremper jusqu'au torse et d'avoir franchi l'obstacle sans tomber et sans perdre trop de vitesse! Ce faisant, j'avais laissé derrière moi les trois compères, Juan, William et Conan, qui avaient peut-être cru en mes paroles et qui avaient freiné avant le water puddle! En me retournant avec un sourire de gamin au lèvres, je vis avec surprise que j'avais pris plus de 10 mètres d'avance sur eux! De loin, je crois avoir vu le regard incrédule de Juan Molina.

Je n'avais rien prémédité, j'avais franchi la flaque d'eau en force sur un coup de tête et j'étais devant. Convaincu que les trois lascars finiraient par me rattraper, je poursuivis ma route et à vrai dire, j'accélérai. J'arrivais sur la partie que j'aime, celle qui alterne montées et descentes, avec des descentes qui doivent vous lancer à plus de 30 km/h. (photo: Iván Molina Castrillón)Bangnoi-downhill.jpgTous les dix mètres environ, je me retournais pour voir s'ils me rattrapaient, mais à ma grande surprise il n'y avait personne derrière moi! Cela m'incita à ne pas relâcher mon effort, puisque chaque mètre gagné me rapprochait d'une place parmi les 10 premiers du classement général! J'avoue que moralement cet incident inattendu m'a donné des ailes et je dévorais les montées et les descentes qui longent la route jusqu'au centre-ville de Cedartown.Cedartown-railway-station.PNGÀ la vieille gare ferroviaire, je pris une bouteille d'eau sans m'arrêter et si mes souvenirs sont bons, en me retournant, il me semble avoir vu les trois compères y faire une pause!

Peu avant le passage de la Silver Comet Trail sous le Syble West Brannon Parkway (une autoroute?),Under-the-highway.PNGje vis Lance Curry qui roulait devant. En raison de son forfait lors de la deuxième étape, Lance était hors course pour le classement final, mais il avait choisi de faire la dernière étape en électron libre pour accompagner et, éventuellement, aider les autres riders. Lance était en pleine forme et il me dit qu'il avait roulé avec les premiers pendant un bon moment. De mon côté, j'étais peu loquace, même si j'étais content de voir un autre skateboarder devant! Petite remarque sur le style de Lance: il est intéressant et efficace, il donne quatre ou cinq kicks très puissants d'une jambe, il change d'appui, il fait de même avec l'autre jambe et ensuite, il profite de l'inertie. (photo: Iván Molina Castrillón)Lance Curry kicking hardSur le plat et en faux-plat descendant, ça fonctionne. Lance et moi, nous montâmes ensemble Trash Mountain et cette fois-ci, je suis descendu plus d'une fois de ma planche pour monter les côtes très raides. Pendant une épreuve sportive de longue haleine on commence à chercher des échappatoires à l'effort et à l'ennui; or, près de 5 heures après le départ depuis Anniston (AL), une envie de fruits frais m'était venue: j'aurais dévoré une pastèque entière en plongeant mon visage dans chacune des deux moitiés! Hélàs, je n'avais que de l'eau, de l'eau enrichie en electrolytes trop sucrés et acides (beurk) et des barres de céréales dont je n'avais pas envie. Je n'avais pas faim: comme prévu les quatre bacon & egg cheese biscuits du matin m'avaient bien calé, mais une demi-pastèque m'aurait parfaitement hydraté et rassasié. Ce n'étaient pas les cyclistes que nous croisions qui allaient me ravitailler en fruits! L'un d'entre eux avait remarqué nos dossards et il m'avait demandé "is there a race?". Après environ 50 miles parcourus, je n'avais pas trop envie de répondre.

Rockmart n'était plus loin et même si Lance avait parfois 50 mètres d'avance sur moi, nous y arrivâmes ensemble. Là-bas, Jeri Purdy (l'une des bénévoles ici en train d'accueillir Gus Buesser et Austin Horne)Jeri-Purdy-2014.jpgme proposa des barres de céréales mais je choisis une orange que je dévorais comme si j'avais été un marin du Bounty en manque de vitamine C! Je m'étais arrêté 2 à 3 minutes et je ne voyais toujours pas mes poursuivants. Ce n'était pas une raison pour m'éterniser et je pris le chemin du retour et des 60 derniers kilomètres, les plus difficiles.

Le premier de ces kilomètres est le plus amusant parce qu'il longe la rivière en passant par de petites montées et descentes, mais ensuite, on a l'impression de faire une longue montée qui n'en finit pas. Heureusement, le marquage des miles et des kilomètres y est très bien fait depuis Rockmart et cela aide à s'encourager en se donnant des objectifs que l'on atteint les uns après les autres.

Cette dernière partie de course était quand même la plus dure et ma moyenne n'était pas élevée; je l'estime entre 12 et 18 km/h. Régulièrement je me retournais pour voir si le trio Coale, Molina et Gay me rattrapait, (photo: Iván Molina Castrillón)Day-3-Coale--Molina--Gay.jpgmais je ne les voyais pas. Quand la Silver Comet Trail traverse la Brushy Mountain, le paysage forestier devient monotone en raison de la fatigue des miles déjà parcourus et de l'obsession du classement. La forêt est belle, mais on ne prend pas vraiment le temps de s'y promener. De temps en temps je voyais des bancs destinés au repos des promeneurs et des randonneurs (photo empruntée sur le net)bench.jpget "j'entendais" mon corps me dire: "arrête de rouler, descend de ta planche, marche, va t'asseoir sur le banc, attend-les et finis avec eux!". Bien sûr, je n'en fis rien. Pour échapper à l'effort, l'esprit invente des tas de raisons pour s'arrêter. Après sa course, Conan Isaac Gay partagea avec les autres riders des pensées similaires: pendant les moments les plus difficiles pour lui, il imaginait qu'il chutait lourdement de sa planche et que s'étant cassé quelque chose il ne pourrait plus continuer! Je devine que sur les épreuves très longues, tous les participants cherchent inconsciemment un moyen d'échapper à l'effort, ce doit être naturel. Quant à moi, il me restait environ 50 kilomètres à parcourir et abandonner était hors de question. (photo empruntée sur le net)Brushy-Mountain-Tunnel-2.PNGEn arrivant au tunnel qui traverse la Brushy Mountain, une borne indiquait 49.3 km ou 30.81 miles exactement. (photo empruntée sur le net)Brushy-Mountain-Tunnel.PNGPour l'instant je tenais compte des miles, probablement parce que 31 est plus facile à supporter que 50. J'étais tout de même content d'avoir atteint ce tunnel, sachant qu'il débouchait sur une partie en faux-plat descendant (me semble-t-il);After-the-tunnel.PNGtoutefois, le revêtement moyen et la fatigue ne m'incitaient pas à foncer, même si j'essayais de forcer l'allure. Il n'y a pas de secret, à moins d'être très fort mentalement, sans équipier qui vous oblige à suivre son allure légèrement plus rapide que la votre, il est difficile de s'obliger à augmenter sa vitesse moyenne. Un "aiguillon" m'incitait tout de même à maintenir mon effort: mes trois poursuivants; mais derrière moi, je ne voyais toujours personne!

Je l'ai déjà écrit, quand c'est difficile, le corps fait "tout" pour que l'on s'arrête: on imagine des excuses, on se laisse attirer par les distractions comme Ulysse et ses hommes se laissaient charmer par les sirènes; mais c'est à chacun de trouver les moyens de s'encourager. Globalement, j'avais trois ou quatre éléments motivateurs: mes poursuivants, les bornes qui me disaient que le but était toujours moins éloigné, le checkpoint des 20 miles et les 20 derniers kilomètres où la Silver Comet Trail retrouve un enrobé noir très roulant. Je pense que chaque participant utilise des aides morales similaires, voire indentiques.

Enfin je repassai par le très beau pont qui surplombe une urbanisation (photo empruntée sur le net)Bridge.PNGet si ma mémoire ne me trompe pas, j'atteignis ensuite le dernier checkpoint installé dans une clairière, (ci-dessous avec des riders arrivés plus tard dont Matthew Floyd au premier plan)20-miles-checkpoint-2.PNGcelui des 20 derniers miles, celui où il fallait arriver avant 17 heures sous peine d'être déclaré hors délai et donc, hors course.20-miles-checkpoint.PNGLà j'eus la belle surprise de retrouver William Eric Frank et Matthew Phillips! Si je me souviens bien, ils étaient en train de recharger leurs poches à eau et de prendre quelques aliments et de fait, de nous trois, Will et Matthew étaient les plus surpris de me voir: je le vis à leur regard. Je les saluai et sans m'occuper d'eux, je demandai à Rachel Andrew Maida de recharger mes deux gourdes en eau et en Gatorade bleue (je voulais essayer ce parfum), pendant que je dévorais une autre orange. Matthew et Will reprirent bien vite la piste pour conserver leur avance sur moi et j'ai dû repartir 3 à 5 minutes après eux.

Environ 20 miles restaient à parcourir, soit 32.19 km. À partir de là, je ne comptais plus en miles, mais en kilomètres, en utilisant une astuce mentale pour tromper ma fatigue: sachant que les 10 derniers kilomètres sont moralement les plus "faciles", je ne comptais pas 32 km à parcourir, mais 22 km! En ce qui me concerne, cela m'a aidé. 22 kilomètres: dans un marathon ou dans une course courte, je les fais en moins d'une heure et là, en me donnant une bonne marge, je comptais 1h30 au maximum. Je regardai chaque balise de la Silver Comet Trail en faisant des calculs et souvent, je me retournais pour voir si Gay, Molina et Coale n'étaient pas sur mes talons. J'étais vraiment surpris de ne pas les voir, mais ce n'était pas le moment de ralentir.

À vrai dire, si soustraire 10 km au décompte final était une bonne tactique, regarder les balises tous les 200 mètres ne l'était pas!balise.jpgLe kilométrage diminuait si lentement que j'avais l'impression de ne pas avancer; mais comment ne pas regarder ces balises après 8 heures passées à rouler!

J'étais fatigué, j'avais mal aux jambes et dans ces conditions je n'avais plus envie de sourire; mais je remercie tous les cyclistes qui au courant de cette course et de la longueur de la dernière étape, me félicitaient et m'encourageaint! Ces pratiquants de cyclisme-loisir n'avaient peut-être jamais parcouru la totalité de la Chief Ladiga Trail et de la Silver Comet Trail en une seule journée, aussi étaient-ils sincèrement impressionnés par nos performances! Voilà l'état d'esprit américain que j'aime: celui qui encourage l'effort et le fighting spirit! Grâce à certains de ces cyclistes, j'ai augmenté ma moyenne: comme ils n'allaient pas beaucoup plus vite que moi, dans les portions plates et en faux-plat descendant j'accélérais pour rouler à leur vitesse. Bien sûr, même s'ils n'allaient pas très vite, je n'arrivais pas à les suivre très longtemps à cause de la fatigue, mais en essayant, je suis parvenu à casser mon rythme ennuyeux et à placer quelques accélérations. C'était bien utile pour assurer ma 6ème place dans l'étape finale.

À 2 ou 1 kilomètres de l'arrivée, j'entendais des cyclistes et des piétons me lancer: "Well done!" ou "You're almost there!".

Enfin je reconnus la fin de la piste et pour être certain d'être pris en photo icon_biggrin.gif, je criais: "The Frenchman is coming!". (photo: Iván Molina Castrillón) 

Day-3-Bangnoi.jpgJe finis 6ème de la dernière étape en 8h47m13s avec une moyenne à 17.18 km/h et 6ème du classement général en 15h49m46s, avec une moyenne à 19.07 km/h sur l'ensemble des trois jours. Faire une moyenne à 20 km/h sur les trois étapes, voilà qui m'aurait vraiment plu, mais c'est là un difficile défi sportif pour moi. C'est tout de même mon meilleur résultat dans la Chief Ladiga & Silver Comet Sk8 Challenge, en trois participations et je suis vraiment content et fier de cette 6ème place, même si je sais qu'elle est due aussi, à l'absence d'athlètes tels que Paul Kent, Leo Leunam Segura, Taylor Martin, ou encore Rick Schorr! Une autre petite satisfaction est de ne pas être tombé une seule fois. (photo: Iván Molina Castrillón)Day-3-Bangnoi-2.jpgÀ propos, j'ai maintenant la réponse à la question que Jordi Ensign m'a posée avant le début de la course: "Who do you want to beat this year?", ma réponse aurait dû être: "This year, I want to beat myself".

151 kilomètres à 20.3 km/ de moyenne

Kaspar Spurgeon finit seul en tête en 7h26m13s, avec une moyenne à 20.3 km/h; (photo: Iván Molina Castrillón)Kaspar-downhill.jpg1er au classement des trois jours bien sûr, avec un temps cumulé de 14h02m03s. Même s'il était heureux de finir vainqueur, (photo: Iván Molina Castrillón)Kaspar-Spurgeon-Heinrici-2.jpgKaspar m'a avoué qu'il aurait aimé descendre sous la limite des 14 heures de course cumulées: une bonne raison pour lui de revenir participer!

Pour cette édition 2014 et pour sa quatrième participation, (photo: Iván Molina Castrillón)Andrew-downhill.jpgAndrew Andras a lutté avec Kaspar dès le premier jour. Il voulait remporter cette course, mais comme il me l'a dit, Kaspar était trop fort. Les accélérations et la vitesse de pointe du texan ont eu raison de "La Máquina"! Ce fut tout de même un excellent résultat pour le recordman mondial des 24 heures, ce qui confirme sa place dans l'élite des Long Distance Skateboarders! (photo: Iván Molina Castrillón)Andrew-Andras-done.jpgIl fit les 151 km en 7h28m36s, soit une moyenne à 20.19 km/h.

La surprise de l'édition 2014 nous vient du New-Yorquais Kyle Yan (21 ans seulement!) (photo: Iván Molina Castrillón)Kyle-Yan-day-3-b.jpgqui finit 3ème de l'étape en 7h58m02s (moyenne à 18.95 km/h) et 3ème des trois jours en 14h50m23s. Déjà, lors de l'UltraSkate de Miami en janvier 2014 j'avais constaté la facilité avec laquelle il dévorait les kilomètres et je me doutais qu'ici, en Georgia et Alabama, il serait un racer difficile à battre! Kyle était toujours sérieux en course, toujours motivé et il ne semblait jamais fatigué. Je pense que son gabarit léger et tout en muscles lui a permis de parcourir les 302 km sans que son corps ne souffre trop, mais qu'il lui a manqué la puissance nécessaire pour rivaliser en vitesse de pointe avec Kaspar et Andrew.

Matthew Phillips (19 ans) (photo: Iván Molina Castrillón)Matthew-Phillips-day-3.jpgest l'autre bonne surprise de cette année: jeune et grand, sa technique de switch est excellente et son matériel bien réglé. Il peut faire partie des meilleurs s'il s'améliore en sprint, s'il accroît sa vitesse de pointe et s'il apprend à changer de rythme, pour faire "souffrir" ses poursuivants. 4ème de l'étape en 8h29m30s et 4ème au classement général en 15h32m.

William Eric Frank (23 ans) a bien souffert dans cette édition 2014 et c'est pour cela qu'il a obtenu son meilleur résultat! (photo: Iván Molina Castrillón)William-Eric-Frank-day-2.jpgIl finit 5ème de la dernière étape en 8h29m34s (4 secondes derrière Matthew Phillips) et 5ème au terme des trois jours en 15h33m44s. C'est sa "déroute" lors de l'étape des 90 km qui lui a coûté la 4ème place au classement général. Ce samedi-là fut vraiment difficile pour lui et je me souviens encore de sa silhouette qui rapetissait au fur et à mesure que Matthew et moi nous progressions vers l'arrivée à Anniston (AL). En fait, Will est l'un des skateboarders les plus motivés par le LDP: il participe à un maximum de courses et quand il prend le départ de l'une d'entre elles, il ne connaît pas les demi-mesures, il donne 100% dès le départ. À 23 ans, sa marge de progression est très grande.

J'espère pour lui et pour nous tous, qu'en tant que sport, le Skateboard sur Longues Distances croîtra toujours plus vite, qu'il y aura des championnats nationaux et internationaux sur des distances communes, avec des records à battre, des champions, des clubs et de plus en plus de courses!Rankings Stage 3

Les 3 grâces du Sk8 Challenge 2014

Claudia Case est 1ère au classement général en 19h45m01s. Félicitations: elle est l'une des rares femmes qui pratiquent le switch et en course elle garde un rythme constant et solide. Sa qualité première est, me semble-t-il, son moral d'acier. (photo: Iván Molina Castrillón)Claudia-Case.jpgLa souffrance n'apparaît jamais sur son visage et toujours avec son léger sourire à la Mona Lisa, on devine qu'elle n'est pas du genre à abandonner. Si elle ajoute de la puissance à ses kicks, si elle augmente sa moyenne et si elle sprinte de temps en temps, elle sera imbattable.

Colleen Pelech n'est pas du genre à abandonner non plus! Elle termine 2ème des trois jours en 19h51m52s. (photo: Iván Molina Castrillón)Colleen-Pelech.jpgElle aussi, a une très grosse marge de progression, pourvu qu'elle maîtrise à la perfection le switch!

Tanya Shetsen, membre de la Shralpers Union, finit 3ème féminine du Sk8 Challenge 2014 en 21h49m09s. (photo: Iván Molina Castrillón)Tanya ShetsenPuissante, Tania a remporté la 1ère étape, mais elle n'a pas résisté au pace régulier de Claudia et de Colleen. Malgré cela, avoir fini les trois étapes dès la première participation, voilà une belle performance!

"L'essentiel n'est pas d'avoir vaincu, mais de s'être bien battu." Pierre de Coubertin

Je rends hommage à John Moriarty qui malgré sa chute du premier jour en raison d'un kingpin cassé (encore!) a fini les 3 étapes. (photo: Iván Molina Castrillón)John-Moriarty-day-3.jpg

Jeff Crowe (51 ans) semble rajeunir chaque année; (photo: Iván Molina Castrillón)Jeff-Crowe-day-3.jpggrâce à lui et à d'autres, on comprend que le skateboard en endurance n'a pas d'âge.

Bravo à David Kimmel (60 ans!) (photo: Iván Molina Castrillón)David-Kimmel-day-2.jpgqui s'est cassé un poignet en tombant le premier jour et qui a presque fini les 3 étapes et personne n'était au courant pour son poignet!

Félicitations pour Anne Palmer (54 ans) (photo: Iván Molina Castrillón)Anne-Palmer-day-3.jpgqui, toujours avec le sourire, a fait le maximum pour aller au bout des 302 kilomètres, même si elle n'y est pas arrivée. La prochaine fois!

Bravo à Jordi Ensign qui non contente d'avoir réussi à cesser de fumer cette année, a enfin fini les 3 étapes. (photo: Iván Molina Castrillón)Jordi-Ensign-day-3.jpg

Ed Francavilla, autre quinquagénaire, toujours modeste et discret, est allé jusqu'au bout des 302 kilomètres. (photo: Iván Molina Castrillón)Ed-Francavilla-day-3.jpgEt dire que certains ignorants croient que le skateboard est un sport d'adolescents!

Je suis impressionné par Marion Spears Karr, non parce qu'il a fait son meilleur chronomètre dans cette course qu'il organise, mais parce qu'il est végétarien (ou végétalien!) depuis quatre ou six mois et qu'il réussit à suivre le régime qu'il s'impose. (photo: Iván Molina Castrillón) Marion-Spears-Karr-day-3.jpgIl finit quand même premier des quinquagénaires!

Harrison Tucker n'a que 14 ans et il a quand même parcouru les 302 km. (photo: Iván Molina Castrillón)Harrison-Tucker-day-3.jpgJe ne suis pas sûr que tous les ados de son âge soient capables de faire aussi bien. Autre élément encourageant: Harrison fait partie des jeunes qui se passionnent pour les courses sur longues distances; il participe à toutes les courses qu'il peut faire!

Félicitations à Bryan Prince (un spécialiste des courses d'endurance en Stand Up Paddle sur le Mississippi en Louisiane!) (photo: Iván Molina Castrillón)Bryan-Prince-day-2.jpget aux membres de la West Street Stand Up Paddle de Los Angeles, (photo: Iván Molina Castrillón)WESSUP day 3Jeremiah Vincent, Daniel Cambay et Deejay Pascua (sans oublier Nina, l'amie de Deejay qui a aidé tout le monde) d'être venus à bout des 302 kilomètres à la force des bras et des rames, pour plus de la moitié du parcours! Honnêtement, je n'étais pas sûr qu'ils y arrivent! Ils l'ont fait comme s'ils se promenaient!Rankings Overall

Épilogue

Pour moi, les meilleurs moments de ces courses très dures ont souvent lieu après la course (pas toujours bien sûr!). Qu'il est bon, après une douche chaude délassante et décrassante, d'enfiler des vêtements propres et de descendre pieds nus, en profitant de la moquette épaisse du La Quinta, dans la salle de réunions de l'hôtel,WP_000786.jpgpour y retrouver tout le monde une dernière fois!Last-meeting.jpgJ'étais détendu, plein du sentiment d'avoir fait de mon mieux dans cette édition 2014 et d'avoir gagné le respect de mes pairs. Mieux, après ma 3ème participation à cette course et mon 7ème voyage aux USA pour prendre part à une course, je ne me sens plus comme un étranger inconnu: je suis entouré d'amis, de racers qui me connaissent depuis 7 courses et avec lesquels j'ai beaucoup partagé. Je fais partie de la "famille" des Skateboarders sur Longues Distances; je suis un peu le "cousin français"!

Les trois premiers hommes reçurent leurs trophées,3-first.jpgpuis Claudia, Colleen et Tanya (photo: Iván Molina Castrillón)3-first-w.jpg et Juan Molina reçut le trophée 2014 de la meilleure anecdote: il a roulé avec un cuissard de compression noir, presque transparent et semble-t-il, sans sous-vêtements, pour être plus frais et léger certainement!Best-story-trophy.jpgPendant les premiers kilomètres du dimanche, j'ai été témoin de cela et c'est certainement l'une des raisons pour lesquelles je préférais être devant lui!

Le lundi matin, je pris un premier petit-déjeuner au La Quinta et une ou deux heures plus tard Andrew m'appela pour me demander si je voulais aller prendre un vrai American Breakfast avec Conan, Rachel et lui.Breakfast-at-Another-Broken-Egg.jpgImpossible de dire non pour moi! En plus, nous avons roulé dans son motorhome!WP_000798.jpgAprès tout ce que j'ai vecu aux USA, il ne me reste plus qu'à porter un Colt à la ceinture et un Stetson sur la tête pour faire quelque chose de nouveau!

En plus, Andrew AndrasWP_000788.jpget Dan Furrer nous ont ramenés, Claudia Case, Colleen Pelech, Conan Isaac Gay, Rachel Andrew Maida, Kyle Yan et moi,WP_000791.jpgà l'aéroport d'Atlanta!WP_000795.jpgLà-bas, nous nous sommes séparés de Dan et d'Andrew qui retournaient en Floride dans leur Recreational VehicleWP_000797.jpget tout le reste de la bande est allé boire un dernier verre et manger un dernier hamburger (un vrai!) dans un restaurant des Atlanta Braves (l'équipe de base ball locale).Lunch-in-the-airport.jpg Mon 7ème voyage aux USA ne pouvait mieux finir!

3 jours de course, 3 jours de vie et d'amitié intenses.

Remerciements

À vrai dire, je remercie tout le monde. Pourquoi? Sans la participation de chaque racer, même le plus modeste, l'une des plus belles courses d'endurance (et pourquoi pas la plus belle?) en skateboard jamais organisées disparaîtrait peut-être! En 2011, lors de la première édition ils n'étaient que 13 participants! Si le nombre de racers descendait à nouveau sous les 20, Georgia Neal Hall, Chadd Hall, Marion Spears Karr et tous les bénévoles pourraient-ils se permettre de donner de leur temps comme ils le font chaque année? Merci à tous de venir pour faire vivre cette course unique: la seule course d'endurance en skateboard à étapes, au monde!

Mais tout de même, (photo: Iván Molina Castrillón)Marion-Spears-Karr.jpgmerci à Marion Spears Karr de travailler pour faire vivre cette course unique. Merde! C'est l'un des évènements sportifs les plus ambitieux qui soient (toutes catégories confondues) et il reçoit si peu d'attention des médias! Cette course est simplement énorme! Même les skateboarders qui ne font pas d'endurance devraient essayer d'y participer.

Merci à Georgia Neal Hall et à Chadd Hall: (photo: Iván Molina Castrillón)Georgia---Chadd.jpgcette course impose beaucoup de responsabilités, beaucoup de travail, beaucoup de stress et ils s'en sortent avec calme et professionnalisme.

Merci à tous le bénévoles: (photo: Iván Molina Castrillón)Helpers.jpgc'est quand même bon pour le moral de voir la générosité des Américains qui viennent nous aider à parcourir 302 kilomètres pendant trois jours!

Merci à Carlos Montalvo (photo: Iván Molina Castrillón)Carlos-Montalvo-2.jpgde m'avoir emmené de downtown Atlanta au La Quinta en passant par un mall!

Merci à Lance Curry (photo: Iván Molina Castrillón)Lance-Curry-day-3.jpget à David Phillips (le père de Matthew Phillips), chacun à leur tour, d'avoir été mes chauffeurs dans Anniston (AL) et aussi à Mark Chernesky (photo: Iván Molina Castrillón)Mark-Chernesky-day-2.jpgde m'avoir ramené dimanche soir au La Quinta.

Merci à Iván Molina CastrillónIvan-Molina-Castrillon.jpgpour ses photos somptueuses et ses infos sur la Floride. Merci à Anne Palmer (photo: Iván Molina Castrillón)Anne-Palmer-day-3-2nd.jpgpour les siennes. Merci à Lee BiddleLee-Biddle.jpgle longboarder local de Jacksonville (Alabama) qui nous a photographiés à notre passage vers sa ville et qui a partagé avec nous ses photos!

Merci à David KimmelDavid-Kimmel-day-2-bis.jpgpour son liquide réfrigérant et anti-douleur!

Merci à Curran Kanagat (photo: Iván Molina Castrillón)Curran-Kanagat---Gus-Buesser.jpgle super soigneur du New Jersey qui m'a utilement torturé en massant mes jambes endolories, après mon arrivée du 3ème jour!

Merci à Dan Furrer (photo: Iván Molina Castrillón)Dan-Furrer.jpgpour sa bonne humeur et son humour: le Suisse-Américain le plus cool que je connaisse!

Merci à Rachel Andrew Maida: (photo: Iván Molina Castrillón)Rachel-Andrew-Maida.jpgune vraie mère! Gentille, patiente, cool!

Merci à Andrew AndrasWP_000790.jpgqui nous a ramenés à l'aéroport, Conan Isaac Gay, Rachel Andrew Maida, Colleen Pelech, Claudia Case, Kyle Yan et moi dans son recreational vehicle (RV ou motorhome) de luxe!

Last but not least, merci à Giovanni Barbazza de m'avoir convaincu d'y aller une troisème fois!

J'espère n'avoir oublié personne et si je l'ai fait, que cette personne n'hésite pas à me le rappeler!

Pour les informations et les annonces ultérieures, la page facebook de la course: link, et sa page web: link

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 19:08

Photo de groupe finale 2De belles et bonnes volontés: une belle course

Grâce à des hommes tels que Pierre Samray,Pierre-Samray.jpgd'Antibes Longskate, Olivier Lefranc (caméraman) et Samuel Moret (et bien d'autres!) il y a en France une belle course officielle d'endurance: le 20 bornes!

Déjà en 2013, Pierre et Samuel avaient beaucoup insisté pour que Giovanni Barbazza et moi-même (deux spécialistes des courses d'endurance en skateboard) nous fassions le déplacement jusqu'à Toulon et Antibes, mais comme nos calendriers respectifs ne s'accordaient pas avec les dates de la course en 2013 et qu'il est plus difficile pour un parisien d'aller jusqu'à Nice, que d'aller à Bruxelles (par exemple), nous ne pûmes participer à l'édition 2013.

Cette année, grâce à la générosité de Samuel MoretSamuel.PNGqui nous a hébergés chez lui deux nuits et qui, sur place, nous a même prêté sa voiture, je décidai de profiter de mes deux jours de repos prévus par mon travail pour participer à ce très beau 20 kilomètres et pour découvrir la région de Toulon. Giovanni, lui, avec la fougue et l'énergie de sa jeunesse, avait hâte d'en découdre dans cette course avec les skateboarders du sud et avec moi! Il insista donc pour je fusse présent!

Chacun de notre côté, Giovanni et moi nous arrivâmes le samedi 10 mai 2014 vers 21h à la gare SNCF de Toulon, où nous attendaient Samuel Moret et sa fidèle Pumping Jack (créée par Blackkross). Ainsi, tout chargés que nous étions, notre séjour commença par une "randonnée" d'une bonne vingtaine de minutes sur nos planches jusqu'à l'endroit où Samuel avait laissé sa voiture: une façon bien sympathique de découvrir Toulon, rapidement!

Une organisation impeccable

Le dimanche 11 mai Pierre Samray et son équipe avaient tout préparé avec soin et enthousiasme.pointage.jpgUn grand dais pour abriter les personnes chargées du pointage et du chronométrage, une très belle banderole et des commissaires de course à tous les points stratégiques du parcours! Une participation symbolique et plus que justifiée de 5 euros était demandée à tous ceux qui n'étaient pas membres d'Antibes Longskate (une association de longboarders). À l'arrivée, un buffet riche en fruits frais nous attendait!Stand-et-fruits.jpg

Une course ouverte à tous!

Des Land Paddlers (ceux qui se propulsent sur un skateboard à l'aide d'une rame dont le bout est en caoutchouc)Land-Paddlers.jpgavaient décidé de faire de cette course le championnat de France de Land Paddling et des pumpers italiens étaient venus spécialement pour la course depuis Milan!Italia-.jpgC'était vraiment sympa de voir que l'endurance trouve peu à peu, toujours plus d'adeptes. Concernant les italiens, je me targue de les avoir convaincus de venir participer, en discutant avec Air One Wildstylers (le pseudonyme de Francesco Antonibon, à gauche sur la photo) sur Endomondo. Merci à eux et à leur très bon esprit!

La course parfaite de William Richet VS ma course paresseuse et inconsciente!

De Paris, je m'attendais à ce que 4 à 10 skateboarders au total, luttent pour la victoire, or (étions-nous si forts que cela?) dès les 100 premiers mètres, le groupe de tête se forma avec Giovanni, William et moi. Très vite, nous ne voyions plus les 30 autres participants du 20 bornes!Les-poursuivants.jpgAlors je l'avoue, assuré de finir sur le podium, j'ai décidé de rouler au moins les 10 premiers kilomètres en compagnie des deux compères: je n'avais pas envie de souffrir et j'ai cédé à la facilité. Il y eut bien un moment où, comme le dit Giovanni, je fis un test: j'accélèrais et je me retournais pour voir comment allaient les autres et voyant qu'ils ne me lâchaient pas, je réduisais mon allure.Le-trio-2.jpgWilliam qui ne pousse que d'une jambe, mais avec des kicks très puissants et efficaces, restait sagement calé derrière nous deux. De fait, je comptais lancer mon attaque définitive à 7 ou 6 kilomètres de l'arrivée.

William Richet connaissait parfaitement le circuit et en parfait gentleman il nous indiquait le chemin à suivre pour que jamais nous ne nous trompions. Merci à lui. Ce faisant, arrivait le tunnel fatidique (parce que sa visibilité est insuffisante en raison du virage qu'il prend) et en voyant la descente je sprintai pour en profiter, sans écouter les avertissements de William: "Il tourne à droite! À droooooooiiiiiiiiite!"tunnel.PNGLa direction du tunnel, je l'avais bien comprise, mais pas l'angle du virage à 45° ! Logiquement, en raison de ma vitesse trop grande, de la poussière sur le sol et de la crainte de faire un slide involontaire en prenant le virage à pleine vitesse, je sautai de ma planche avant de percuter le mur avec mon avant-bras gauche: heureusement il n'y eut rien de cassé, juste une belle égratignure, mais Giovanni et William avaient pris 10 à 20 mètres d'avance. Pourquoi n'en profitèrent-ils pas pour me lâcher définitivement? Je ne le sais pas. Toujours est-il que je les rattrapai enfin, juste avant le virage du demi-tour et qu'ainsi le trio de tête se forma à nouveau.

Giovanni, William et moi, nous roulâmes ensemble jusqu'à 100 mètres de l'arrivée! Lors du dernier passage dans le tunnel et en direction de la ligne d'arrivée, Giovanni comptait une avance de 5 à 10 mètres: comme il le dit lui-même après la course, il aurait pu et dû fournir son effort final pour essayer de nous semer et pour remporter la victoire.Giovanni-et-William-2.jpgIl restait peut-être 6 à 8 km de course, mais il ne le fit pas et il garda sa bonne vitesse de croisière. Quant à moi, je me demande où est passée ma combativité: je profitais de Giovanni en tête de course pour m'abriter du vent derrière lui et pour économiser mes efforts; à peut-être 7 kilomètres de l'arrivée: n'importe quoi! Aucune lucidité! Je n'avais aucune chance au sprint contre des jeunes plus légers et plus "explosifs" que moi!

William Richet qui n'est pas un spécialiste de l'endurance, a couru intelligemment en s'abritant derrière nous, pour l'essentiel de la course.roue-libre.PNGIl ne savait pas si nous étions vraiment forts en endurance pure, mais il savait que lui, William, était vraiment bon en sprint! Tous comptes faits, Giovanni et moi nous avons fait la course que William souhaitait! À environ 2 kilomètres de l'arrivée je lançais une première attaque, mais très facilement, William me rattrapa et me doubla en prenant 10 mètres d'avance, puis étrangement, il stoppa son effort. Enfin, à 100 mètres de l'arrivée, William partit le premier en direction du dernier virage avec 6 mètres d'avance et ni Giovanni, ni moi, nous ne pûmes le battre au sprint.sprint.PNGDans la lutte pour la 2ème place, j'avais beau avoir 2 à 3 mètres d'avance sur Giovanni, cela ne l'empêcha pas de me battre au sprint.

podium.jpgFélicitations à William Richet qui a remporté une victoire convaincante et pleine de promesses sur deux spécialistes (bien naïfs?) des longues distances. Soit dit en passant, William a remporté la course du mile ( Le NEWRIDER LONGSKATE TOUR 2014: la course du MILE (1609 mètres)) très récemment! Il a aussi remporté le slalom du Newrider Longskate Tour 2014!

Bilan sportif

Ce 20 bornes a été une excellente leçon de modestie pour moi: ne jamais sous-estimer ses adversaires et comprendre que sans effort, sans lutte, sans prise de risques, on n'obtient rien de valable.

Je réalise que ce n'était pas en me reposant derrière Giovanni et William, souvent en roue libre, que j'allais les battre au sprint. En fait, la vraie bagarre où chacun des trois aurait roulé à 100% de ses capacités jusqu'à la ligne d'arrivée, cette lutte des volontés et des corps aurait dû commencer pour nous trois, dès la sortie du tunnel en direction de la ligne d'arrivée (à 8 kilomètres de l'arrivée?).final.PNGPeut-être que le résultat final aurait été le même, mais nous serions certainement passés sous la barre des 50 minutes et là, nous aurions vraiment couru en endurance.

Un mauvais signe: je n'étais pas fatigué après le passage de la ligne d'arrivée, ce qui n'était pas le cas après mes entraînements! Comment retrouver "l'œil du tigre" ?

3-premiers.jpgLe classement du 20 bornes:

1. William Richet 51m 20s (vitesse moyenne: 23.376 km/h)

2. Giovanni Barbazza 51m 21s (vitesse moyenne 23.369 km/h)

3. Alexandre Bangnoï 51m 22s (vitesse moyenne: 23.361 km/h)

4. Tristan Fort 55m 08s

5. Quentin Boschini 55m 09s

6. Pierre Samray 55m 10s

7. Karim Gacem 55m 11s

8. Jules Floris 57m 08s

9. Nicolas Brunet 57m 45s

10. Grégory Sylvestre 59m 39s

11. Samuel Moret 1h 00m 30s

12. Guy Prouteau 1h 00m 50s

13. Maxime Guy 1h 00m 52s

14. Freddy Miquel 1h 01m 15s

15. Francesco Simonetti 1h 05m 15s

16. Piotr Duglosz 1h 05m 59s

17. Stéphane Gourmanel 1h 07m 42s

18. Lorenzo Galimberti 1h 10m 23s

19. Francesco Antonibon 1h 10m 33s

20. Lucas Angelo 1h 13m 22s

21. Thomas Mossot 1h 13m 24s

22. Karim Senhaji 1h 14m 00s

23.Nicolas Criscuolo 1h 17m 29s

24. Fabien Bonnardel 1h 17m 54s

25. Thomas Musseau 1h 19m 52s

26. Grégory Vuylsteker 1h 20m 02s

27. Sophie Lina 1h 24m 26s

28. Stéphane Gariou 1h 26m 24s

29. Julien Vilboux 1h 26m 26s

30 ex æquo. Enzo Barnoin 1h 29m 42s

30 ex æquo. John Smith 1h 29m 42s

30 ex æquo. Manue Suarez 1h 29m 42s

33. Ludivine Schmidt 1h 35m 46s

 

Du vent, du soleil, du bleu et des skateboards

Juste après la course, Samuel Moret avait concocté pour nous un picnic sur la plage de Cagnes-sur-Mer, suivi d'une longue randonnée sur l'excellente et belle piste cyclable qui longe la mer jusqu'à Nice. L'aller fut "facile" avec le puissant vent sud-sud-est qui nous portait vers Nice et son belvédère, mais le retour fut bien difficile avec le vent de face!

Le lendemain, Samuel travaillait et il nous laissa son break pour que nous pûmes visiter la région. Sur ses conseils, nous optâmes pour une marche sur la presqu'île de Giens.presqu-ile-de-Giens.jpgAprès cette visite, je persiste à croire que s'il y a un paradis, il doit beaucoup ressembler aux paysages de la Méditerranée.

Comme une journée de "vacances" sans rouler, n'est pas digne d'un skateboarder,port de Hyèresje convainquis Giovanni de nous promener sur le port de Hyères, debout sur nos planches.port-de-Hyeres-2.jpgLe soleil, sa chaleur, le vent, l'azur.port-de-Hyeres-3.jpg

Nous finîmes notre séjour de la meilleure façon possible, par une soirée chez Monsieur BlackkrossBlackkross.jpgà Belgentier, sur l'invitation de Grégoire!

Merci à Samuel Moret, à Pierre Samray, à Grégoire Henneguy, à Olivier Lefranc et à toute l'équipe d'Antibes Longskate pour ce weekend fantastique! Merci à William Richet et à Giovanni Barbazza pour la leçon qu'ils m'ont donnée!

Merci à Richard Fama, Julien Vilboux, Lorenzo Eskate et Per Dlugi pour les photos qu'ils m'ont prêtées!

La page d'Antibes Longskate: link, le compte-rendu riche en photos de Francesco Simonetti (Airone): link

 

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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 17:34

La légende modeste

J'ai rencontré Chris Yandall lors de mon premier voyage aux USA (et de ma première compétition là-bas, Adrenalina Skateboard Marathon 6 novembre 2010 Hallandale Florida USA )Chris & meet tout de suite il s'est montré curieux, affable et accueillant à l'égard du petit inconnu français que je suis. Il était étonné de voir un gars traverser l'Atlantique pour une course de 2 heures et pour un séjour d'à peine trois jours! Avec ma venue, c'était un peu de l'Europe et de la France qui venaient à sa rencontre. Moi, qui à l'époque en savait moins qu'aujourd'hui sur l'univers du skateboard et de ses héros, je voyais bien que Chris Yandall était quelqu'un d'important pour tous les skateboarders présents, mais je ne réalisais pas réellement qui était cette légende vivante. Malgré tout cela, Chris et ses amis m'ont accueilli dans leur bande de "darons" du skateboard et grâce à eux (et à tous les autres aussi) mon premier séjour aux USA fut parfait!AdrenalinaoldmanscrewCe que j'ai remarqué chez Chris c'était sa modestie authentique et sa curiosité à mon égard: il écoutait attentivement mes réponses à ses questions et comme beaucoup d'Américains, il s'amusait à me dire les quelques phrases françaises qu'il connaissait. Depuis, nous avons beaucoup "discuté" sur facebook, et même si nos opinions divergent sur quelques sujets, je dirais qu'il a toujours été plus que correct à mon égard, qu'il ne m'a jamais "tourné le dos".

Mais qui est Chris Yandall? C'est comme si vous demandiez à un fan de rock qui étaient Gene Vincent ou Jerry Lee Lewis! Chris fut champion du monde de slalom en 1975Chris-Yandall-1974-2.jpget il fut aussi l'une des figures majeures de l'âge d'or du skateboard en Californie!Chris-Yandall-cover.jpgVous savez, cette époque où les skateboarders avaient des cheveux longs, des shorts moins longs et où ils s'entrainaient au hippie jump! Ce fut une période très créative, où presque toutes les figures et les techniques de freestyle furent inventées et Chris Yandall (originaire des îles Samoa) apporta sa contribution: le Samoan Squat !samoan-squat-2.jpg

Le SKOGGING

Et aujourd'hui? Et bien comme tous les éternels jeunes hommes (ces hommes et ces femmes qui continuent à faire tout ce qu'ils ont toujours aimé faire étant enfants puis adolescents, quel que soit leur âge), Chris ne s'est pas enfermé dans une routine et il a créé une nouvelle façon de faire du skateboard: le skogging.Chris-yellow-shirt-2.jpgCourir pour se maintenir en forme, cela s'appelle le jogging et un skateboarder pratique le... skateboard; alors pratiquer le skateboard comme un sport dont le but est de rester en bonne forme physique (ou de parvenir à cette bonne forme physique) en sachant pousser des deux pieds (en alternant les appuis, comme le font les Distance Skateboarders avec le switch kick!), en dansant sur sa planche (aussi) et en avançant en pumping, c'est désormais le skogging! Le skogging associe brillamment les mots skateboard et jogging et exprime ainsi parfaitement de quoi il s'agit!

A partir du gérondif skogging, on a logiquement créé le verbe to skog! Juste pour cela (et c'est beaucoup!) Chris Yandall fait partie de la grande famille des Long Distance Skateboarders! 

Inquietude

J'aurais pu et dû parler de Chris Yandall longtemps avant déjà: sa création du skogging est un pilier supplémentaire pour l'édifice en construction qu'est le Skateboard sur Longues Distances.Chris-Yandall-bowl.jpgMais davantage centré sur l'aspect sportif de notre discipline, je ne lui ai pas donné la place qu'il mérite, mea culpa.

Aujourd'hui, sa fille Marissa nous a annoncé sur facebook que Chris a eu une crise cardiaque en raison de ses problèmes de reins et de tension arterielle et qu'il est hospitalisé depuis 13h (heure de San Diego, USA). Son état est grave et il ne s'est toujours pas réveillé. Souhaitons-lui un prompt rétablissement pour que nous ayons la chance et le plaisir de le revoir sur un skateboard!

Chris, tel que je m'en souviens, est un homme de coeur, modeste, gentil et surtout, un amoureux du skateboard, du surf et des bons plats, en somme, de la vie! Alors, HOLD ON CHRIS !Chris-Yandall-skogging-shirt.jpg

Triste nouvelle

Chris Yandall nous a quittés le dimanche 20 avril 2014. Sa joie de vivre et son sourire nous manquerons. Bon courage à sa famille et à ses amis les plus proches.Samoan-squat.jpg

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 22:10

APF.jpgGaël Brand, skateboarder sur longues distances français et directeur de l'Association des Paralysés de France pour le Rhône depuis 2008, se lance dans une double aventure pour venir en aide au groupe "Les Fenottes de l'APF": une course à pied de 6 kilomètres à Lyon et l' UltraSkate du solstice d'été aux Pays-Bas.tiny downhill

Je laisse la parole à Gaël afin qu'il nous explique en détail son projet:

Bonjour,

Je me présente, Gaël Brand, directeur de la délégation APF du Rhône depuis 2008.

 Je souhaite soutenir notre association en courant et roulant dans deux pays.

Des explications s'imposent :

Par la course des héros je serai présent le dimanche 9 juin au parc de Gerland avec l'ensemble des acteurs de l'association pour les 6 km du parcours.

Après le franchissement de cette première ligne d'arrivée, mon périple se poursuivra le 12 juillet Aux Pays Bas où je troquerai mes baskets de footing contre un skateboard longue distance lors du Solstice Ultraskate près d'Amsterdam. Mon objectif sera de parcourir, pour l'association, le plus grand nombre de kilomètres en 24 h.

En soutenant par vos dons en ligne ces 2 actions c'est l'ensemble des personnes handicapées du Rhône que vous aidez et notamment leurs aidants familiaux.

La totalité de la somme que j'aurai récoltée sera reversée à notre service de répit "Les Fenottes".

Le service Fenottes vise à remplacer les aidants familiaux à leur domicile pour leur permettre (de souffler) du répit d'une manière régulière ou ponctuelle (en cas d'urgence également) mais propose également toute une palette de (services) prestations annexes (mardi des aidants : 2 formations mensuelles gratuites pour les aidants, un groupe de parole, un groupe de relaxation, un accompagnement juridique et psychologique individuel).

La délégation a répondu à de nombreux appels à projets pour permettre son opérationnalité dès 2009. Elle a d'ailleurs été récompensée à plusieurs reprises (CCAH, CNSA, Banque populaire, APICIL, crédit agricole .....)

L'année 2015 s'annonce très incertaine sur un plan financier, aussi nous souhaitons nous organiser localement pour la défense de ce service.

L'arrêt de cette offre de répit serait une perte immense, quid du droit au répit si important pour les aidants familiaux des personnes en situation de handicap ?

Aussi nous nous en remettons à votre générosité pour continuer cette belle aventure 

 http://www.fenottes-apf.fr/

Faites passez le mot, je compte sur vous

Tout est dit! Voici le lien vers sa page de collecte link

 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 11:51

Antibes LongskateLe très dynamique Pierre Samray (du shop Antibes Longskate, accroupi avec son fils à gauche sur la photo ci-dessus) relance le Newrider Longskate Tour, la compétition multi-disciplines de la Riviera française. slalomUn slalom a déjà eu lieu et le samedi 15 mars 2014 l'épreuve du mile (1609 mètres) a réuni 42 pushers et pumpers!1779831 671975009530603 1333726588 nC'est l'antibois William RichetWilliam-Richet.jpg(ici, soutenu par les 2ème et 3ème après sa victoire dans le mile en 2013) qui finit encore 1er en 3min 52sec 90cent, avec une très bonne moyenne à 24.87 km/h; peut-être le record de France non officiel du mile. Voici un résumé de la course, rédigé dans le feu de l'action par l'organisateur: Le record explose! Après une poule de juniors, remportée par Tom en 4.25, puis une poule de vieux, remportée par Sam en 4.27 (tout en pumping siouplé!) on enchaîne les poules de 6; Quentin mène alors en 4.14. Mais comme d'habitude on a gardé le meilleur pour la fin : La poule de la mort où l'on regroupe les meilleurs chronos des précédentes éditions. Wiwi vainqueur l'an dernier, Max recorman de l'épreuve, Loris, Jams, Joran, Elliot. A l'arrivée Wiwi survolté fait péter le chrono en 3.52.90 seuls Max et Loris ont pu suivre de loin 3.57 et 4.02. Le reste de la poule a explosé derrière. Pas de poule de poulettes qui ont préféré rester spectatrices...Dommage.

   

Pour mémoire, le record IDSA (International Distance Skateboard Association) est détenu par l'américain Kaspar Spurgeon Heinrici en 2min 54sec 90cent (33.11 km/h de moyenne!)  1609 mètres à plus de 33 km/h de moyenne: le record du mile! Flager Beach, Florida, samedi 4 janvier 2014.

Félicitations à William Richet, à Pierre Samray, et à tous les participants pour l'organisation de l'une des rares épreuves françaises de sprint! Pour ceux qui auront la chance de pouvoir y être, en juin sera organisée, toujours sur la côte d'azur, la traditionnelle course d'endurance des 20 kilomètres!

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 23:54

13-24UltraSkate-HomesteadA.jpgTourner autour d'un circuit presque plat de 1.46 miles (2.35 km) de long 24 heures d'affilée: à mourir d'ennui non? Pas pour 67 skateboarders qui voulaient savoir jusqu'où ils pourraient aller! 28 skateboarders de plus que pour l'édition 2013, un beau succès pour une course si exigeante!

Comment expliquer cet attrait? Je pense que chaque participant veut savoir jusqu'où il peut aller et un UltraSkate représente l'occasion idéale: limité dans le temps (24 heures), il n'y a aucune limite à la distance que vous parcourrez, ou plutôt, vous serez votre propre limite!

Le lieu de la course reste aussi l'un des grands attraits de cette épreuve: le très beau speedway NASCAR d'Homestead-Miami!Speedway-from-a-drone.PNGEt c'est là un lieu vraiment unique pour nous autres skateboarders: situé en dehors d'une agglomération, au milieu de ce qui semble être une zone agricole, le Homestead-Miami Speedway devient un écrin étrangement silencieux et paisible, où seules soufflent les brises marines le temps d'un UltraSkate. J'avoue beaucoup aimer cette façon de détourner de son usage bruyant et polluant ce circuit et de se l'approprier à des fins qui pourraient sembler dérisoires.

La grande famille des Distance Skateboarders

Cette année 2014 l'UltraSkate de Miami a grandi: c'est toujours une course entre amis, mais c'est aussi bien plus que cela, avec les nouveaux venus dont Ralf MerzRalf-Merz.jpgun allemand de Berlin qui a fait le déplacement, Giovanni Barbazza venu de sa verte Seine-et-Marne et beaucoup de skateboarders très motivés par le défi personnel que représente un 24 heures. Pour l'amitié il y avait toujours le barbecueBarbecue-2.jpgchez Robin et Andrew Andras, les après-midi à la plage avec James Peters, William Coale et sa fiancée Naomi,WP_000454.jpgScott Henri Moore et son fils Gavin, Rachel Maida et Conan Gay, le dîner qu'Alon Karpman (créateur des chaussures de skateboard Brooklyn Workshop) et Joner Strauss m'ont offert, sans oublier les chaussures uniques dont Alon Karpman m'a fait cadeau! Pour tous ces bons souvenirs je remercie Joner Strauss qui a insisté pour que je participe à cette édition 2014, alors qu'il y a 6 mois de cela je n'avais pas vraiment envie de faire le déplacement pour souffrir pendant 24 heures. Je remercie donc Joner Strauss, mais aussi Robin Rosenbaum-AndrasRobin-and-I.jpg et Andrew AndrasBarbecue.jpgqui, toujours avec une immense générosité, m'ont logé gratuitement (en compagnie de James Peters les premiers temps) dans un apartement tout équipé (dans le petit immeuble à gauche sur la photo ci-dessous)Lenox-avenue.PNGqu'ils gèrent sur Lenox avenue: je me sentais comme un habitant de Miami South beach! Avant que j'oublie: le samedi 18 janvier à midi, je participai à ma première push race outlaw aux USA, la South Beach Bomb 2014,South-Beach-Bomb.jpgentre 12 et 14 kilomètres à fond parmi les voitures de South Beach!South-Beach-Bomb-2.jpgJe pense être arrivé dans les 10 premiers, mais comme personne n'a présenté de classement final (c'est dommage!), je ne peux rien garantir! En tout cas, après plusieurs mois sans réellement me donner à fond sur ma planche à roulettes, j'ai eu l'occasion de "cracher mes poumons"! Un décrassage violent mais amusant où des passants américains nous applaudissaient! Ce doit être cela l'esprit américain.

Le jour le plus long: lundi 20 janvier 2014

Comme en 2013, Andrew a affrété à ses frais un schoolbusWP_000476.jpgpour amener gratuitement une vingtaine de skateboarders sur le Homestead-Miami Speedway: une telle générosité, c'est vraiment de la classe!school busIl faut dire qu'il a aussi préparé pour nombre d'entre nous, sa spécialité du petit déjeuner: des oeufs brouillés à l'avocat et aux petits poivrons doux! 

Le trajet jusqu'au speedway fut rapide et sans encombres et à l'entrée du circuit je trouvais bien drôle ce classique petit panneau qui interdisait la pratique du skateboard.WP_000479.jpg

L'UltraSkate démarrerait à 10 heures du matin à condition que les bolides NASCAR en session de mise au point sur le speedway libèrent à temps le circuit! Vous vous imaginez d'attendre que les bolides des 24h du Mans cessent leurs essais pour enfin prendre leur place?race-car.jpgEt les pilotes? Que pouvait-il bien leur passer par la tête lorsqu'ils pensaient que près d'une centaine de skateboarders attendaient de disposer du circuit? Dingue, non? Et bien les bolides sont chez eux sur l'Homestead-Miami speedway et nous nous retrouvâmes malgré nous à attendre jusqu'à 13h30 passées!WP_000482.jpgNous étions acceptés et c'était déjà beau! Certains comme Borja EstradaWP_000483.jpgpréparaient au mieux leur race gear en râlant pour ne pas avoir pu dormir davantage (et je le comprends), d'autres comme GiovanniWP_000487.jpget moi nous passions le temps comme nous le pouvions, par exemple en essayant le chopper Schwinn (la plus américaine des marques de vélos)WP_000486.jpgde Jeff Crowe. Nous eûmes même droit au repas prévu à midi!Borja---me-waiting-for-the-race-to-begin.jpgNous avions envie de commencer, mais toujours une voiture roulait sur le circuit!

Quand l'heure du départ approcha enfin, Joner organisa une cérémonie de remise de prix pour tous ceux (pour les présents au moins) qui jusqu'en 2013 avaient atteint au minimum 200 miles lors d'un UltraSkate.The-2013-200-mile-club.jpgLe prix était une roue offerte et marquée par Orangatang pour le 200 mile club!200-mile-club-wheel.jpg

Enfin, vers 13h30 tous les skateboarders étaient présents sur la ligne de départ pour 24 heures de glisse ininterrompue sur de l'uréthane!UltraSkate-Miami-2014-0530.JPGBien sûr, comme l'adolescent immature de 46 ans que je suis, je ne pus m'empêcher de me placer en première ligne pour ces 24 heures!Start.jpgPire encore, je démarrai presque comme s'il s'agissait d'un marathon! Et oui, cela m'amusait d'être en tête pour le premier tour! De fait, j'ai le troisième tour le plus rapide sur tout l'UltraSkate en 5mn 50sec derrière Kiefer Dixon (le plus rapide) en 5mn 29sec et Sasha Popper en 5mn 36sec! Pas très sérieux, mais amusant!

Compter les tours

L'année dernière j'avais opté pour le sac d'hydratation, mais à quoi bon sur un circuit où à chaque tour vous pouvez trouver de quoi vous ravitailler? Cette année je choisis la légèreté: une simple gourde à la main et un t-shirt blanc pour me protéger du soleil et bien évacuer la transpiration. Je sais que pour un marathon (où je transpire davantage en raison du rythme plus élevé) une gourde me suffit à couvrir l'ensemble de la course, alors je calculais que tous les 50 kilomètres environ, je consommerais son équivalent en liquide et j'aime avoir les épaules dégagées quand je roule.UltraSkate-Miami-2014-1136.JPGPour la glisse j'avais aussi choisi la "légèreté" ou plutôt, la fluidité: mes Kryptonics Classic (non marquées) en 85mm et 80a de dureté.kryptonics-classic-k-85mm unmarkedD'après certains spécialistes (dont l'auteur du blog Sakaroulé link) ces roues pourraient être le meilleur choix en pushing. Je sais que je me répète, mais là-dessus nous avons besoin d'une étude objective par un ingénieur: meilleur rendement sur des Kryptonics 85mm ou sur des Seismic Speedvents 85mm ou sur des Flywheels 90mm (ou 97mm) ou sur des Zombie Hawgs 76mm? Il faudrait aussi tenir compte de la qualité du revêtement du circuit!

L'autre élément qui m'est indispensable dans ce genre d'épreuve est ma fidèle Timex IronmanTimex-IRONMAN-Shock-Resistant-30-lap.jpgqui me permet d'accumuler les tours en appuyant sur le bouton central à chaque passage de ligne: l'une des clés de la réussite d'un UltraSkate (pour moi) est d'avoir un objectif chiffré en tours. J'avais au début des 24 heures deux objectifs: un objectif ambitieux, 180 tours et un objectif "modeste" 150 tours; soit 180 X 1.46 miles = 262.8 miles (!!!) ou 150 X 1.46 miles = 219 miles. Et bien en ce qui me concerne, le fait d'avoir cette montre permettait de libérer mon esprit du comptage des tours et de savoir à peu près où j'en étais par rapport à mes objectifs.

Je réussis donc à rouler sans interruptions jusqu'au 43ème tour, soit 5h26m d'affilée pour 62.78 miles où je m'arrêtais une petite dizaine de minutes pour manger des hot-dogs offerts par l'organisation.Alex-Bangnoi-2.jpg

Je continuais ensuite jusqu'au 80ème tour après 116.8 miles parcourus en 11h04mn. Ce fut mon premier grand arrêt, plus de 20 minutes de pause (l'équivalent de 2 ou 3 tours pour moi). J'avais l'impression de rouler toujours plus lentement et de perdre lentement mais sûrement de l'efficacité et du rendement et je déteste cette impression, aussi m'arrêtai-je pour reprendre des forces. C'est là que des skateboarders comme Andrew Andras, Conan Isaac Gay, Rick Schorr et Shane Perrin sont très forts: ils ont confiance en leur corps et même s'ils savent que leur rythme a baissé, ils ne se découragent pas et suivent leur objectif, ne jamais s'arrêter. Ils savent que leur corps finira par s'adapter et que s'ils traversent une mauvaise phase, ils retrouveront vigueur et vitesse (relatives) plus tard.

Je n'ai ni leur style ni leur volonté: quand je roule lentement, j'ai l'impression d'avoir encore plus mal aux genoux, aux articulations et c'est là que je me demande pourquoi je m'amuse à souffrir comme une bête de somme. Mon style, c'est de rouler entre 80 et 100% de mes capacités, je n'aime pas m'économiser et gérer l'effort. Aussi, dès que je me sentais bien dans cet UltraSkate je ne pouvais m'empêcher d'aller "vite". Les changements de rythme, les accélérations, c'était aussi ma façon de lutter contre la monotonie et l'ennui. J'avoue que lors de ces phases d'accélération un sentiment d'euphorie très fort m'envahissait!Alex-Bangnoi-night-ride.jpgJe doublais tout le monde et j'avais l'impression d'être un héros antique! Mon cerveau connaîtrait-il une augmentation de la dopamine en raison de l'effort prolongé?

Après cette pause de 20 minutes j'étais 29ème au classement général. La reprise lors du 81ème tour fut assez difficile comme d'habitude, mais peu à peu les courbatures disparurent et je connus alors l'une de mes phases d'euphorie: du 81ème tour au 88ème tour, je passais de la 29ème place du classement provisoire à la 1ère place! Mon temps au tour passa de 12mn19s (tour 82) à 6mn45s (tour 87)! Je me souviens avoir ainsi roulé plusieurs tours d'affilée en m'amusant à "faire la course" avec Andrew Andras (qui lui, suivait avec discipline son plan de bataille: pas plus de 7mn30s au tour); comme le gamin que je suis, je taquinais même Conan Gay et Rick Schorr à chaque fois que je les doublais: "46 years old, guys!".

Je devais être à 80 ou 85% de mes capacités, rapide mais pas essoufflé, quand William Eric FrankWilliam-Eric-Franck.jpgun jeune skateboarder passionné par le Distance Skateboarding sous toutes ses formes vint rouler à mes côtés. Lui et moi avions le même rythme et nous roulions sans parler, pris par l'effort et la course, quand vers notre deuxième tour côte à côte, Will accéléra: imbécile que j'étais, je me suis cru en marathon ou au Chief Ladiga & Silver Comet Sk8 Challenge, j'accélérais pour ne pas le lâcher et je sentis un début de crampe apparaître de l'arrière de ma cuisse gauche jusqu'au fessier gauche. Je ne pouvais plus plier normalement cette jambe et je perdis immédiatement ma belle vitesse de croisière. Je m'en voulais beaucoup et au 96ème tour (en 10mn02s!), avec 140.16 miles parcourus en 13h53mn je m'arrêtais, énervé contre moi-même. Autant dire que je n'étais plus en course pour le record des 300 miles! Cette pause dura près de 45 minutes pendant lesquelles Robin Rosenbaum AndrasRobin-Rosenbaum-Andras---Anne-Palmer.jpg(à gauche sur la photo ci-dessus, en compagnie d'Anne Palmer) et Rachel Andrew MaidaRachel-Andrew-Maida.jpgse plièrent en quatre pour me préparer du thé et des bols de chicken noodle soup. Elles furent exemplaires de patience et de gentillesse et je m'en veux pour la gueule d'enfant gâté renfrogné que je leurs présentais. Elles auraient aussi bien pu m'envoyer balader et elles ne l'ont pas fait: elles furent l'une des raisons pour lesquelles j'ai parcouru plus de 208 miles.

UltraSkate-by-night.jpgLa reprise au 97ème tour fut difficile, mais je ne sais par quel prodige je passais en quelques tours de la 25ème place du classement général à la 1ère place, pendant les tours 103 à 105, après avoir parcouru 153 miles! Il faut croire que mes contractures avaient disparu puisque j'effectuais 4 tours en moins de 8 minutes; encore une de mes phases euphoriques je suppose.UltraSkate-Miami-2014-1789.JPGIl faut dire aussi que comme beaucoup de skateboarders, Kiefer Dixon et Jeff Vyain avaient succombé l'un à la fatigue et l'autre aux échauffements à l'entrejambe. Les adversaires tombaient peu à peu sur le "champ de bataille". C'est pendant cette phase (ou avant, je n'en suis plus sûr) que je vis l'un des favoris au départ de l'UltraSkateNaomi-and-William.jpgWilliam Coale, immobilisé sur le circuit avec Naomi sa fiancée qui l'aidait à lutter contre ses crampes. William souffrait vraiment, mais je ne pouvais rien pour lui et sans rien dire je continuais ma course.WP_000488.jpgJe fis une courte pause d'environ 10 minutes au 109ème tour pour me débarasser de la veste et du coupe-vent que je portais pendant les heures froides de la nuit et je continuais tant bien que mal jusqu'au 134ème tour après 195.64 miles parcourus en 20h36mn: je crois que je suis allé aux toilettes pour m'allèger. La reprise fut difficile: je souffrais réellement, mes articulations me faisaient mal et je me traînais et en plus la pluie menaçait de tomber, mais je roulais jusqu'au 138ème tour après 21h21mn et 201.48 miles parcourus.

Là je commis l'erreur de m'offrir une grande pause. À vrai dire je commençais à avoir froid et sous les nuages gris chargés de pluie, la température avait baissé de 5 bon degrés. J'avais perdu une bonne partie de ma lucidité et j'avais la sensation d'aller toujours plus lentement; si je me souviens bien, j'avais l'impression que je mettrais 30 minutes à boucler chacun des tours suivants. Avant d'être au coeur de l'UltraSkate vous vous croyez invincible, vous vous dites que rien ne vous arrêtera et en pleine course viennent la fatigue et les douleurs; là, le moral devient l'élément déterminant. Mes jambes et mes genoux me faisaient mal: pas de crampes, mais une perte d'élasticité et de mobilité réelles. Mon moral n'a pas tenu. J'en avais assez et je me suis demandé si je n'arrêterais pas définitivement. Je remercie encore Robin Rosenbaum Andras pour m'avoir laissé m'abriter dans sa voiture à sièges chauffants et pour ces paroles que je n'oublierai pas: "Now you're going to rest and when you feel better you'll go out and beat your own personnal record, because I know that you won't be happy if you don't do it"! J'acquiescais en pensant que je n'en avais pas envie et que je resterais assis dans sa voiture. Heureusement, mes douleurs aux jambes m'empêchèrent de m'endormir et après plus d'une heure ainsi, je sortis de la voiture pour aller uriner et pour effectuer mes 5 derniers tours.

La pluie avait cessé et de ci de là, le soleil faisait des apparitions. J'étais lent et de méchante humeur, aussi ne répondis-je pas aux applaudissements qui accompagnèrent mon retour sur la piste.Moi.jpgJe pense que je ne méritais pas ces applaudissements, mais il y avait là une vraie preuve de gentillesse et de générosité de la part de ceux et celles qui ont applaudi mon retour dans la course. Voilà ce que j'aime chez les Américains: leur tendance à voir le bon côté des choses et à récompenser l'effort et le courage. Très critiqués par le reste du monde, j'ai toujours constaté chez tous les Américains que j'ai fréquentés de la générosité, de la gentillesse et de l'écoute. Merci à eux! Sur le circuit, la très charmante et très gentille Melanie Leilani CastroMelanie-Leilani-Castro.jpgm'applaudit aussi et pourtant je ne répondis rien à cela. Je n'en suis pas fier. C'est l'un de mes défauts: quand ça devient dur, je perds mon sourire, ma patience et je peux me comporter comme un sale gosse coléreux. Bravo aux 5 premiers d'avoir toujours gardé bonne figure malgré la souffrance. J'ai encore beaucoup de progrès à faire!

J'arrêtais ma course à 23h10mn18sec après 143 tours et 208.78 parcourus. Non exténué physiquement, mais moralement las de souffrir et de rouler lentement, ce que je déteste.

Ma préparation pour cet UltraSkate?

Aucune. Le plus grand écueil à éviter, pour moi, c'est le "mur" du sommeil. Aussi arriver le matin de l'UltraSkate en ayant récupéré toutes mes heures de sommeil, cela m'est indispensable. Je pense que l'échec de nombre de jeunes skateboarders talentueux est dû au manque de sommeil et à la difficulté à résister à la fatigue qui en découle.

Tout aussi important est d'arriver sans problèmes physiques: vous allez vous forcer à rouler près de 24 heures, alors si vous avez une douleur musculaire ou articulaire, elle pourrait s'amplifier pendant l'épreuve.

L'entraînement? Aucun! Pour moi un 24 heures c'est rouler à une vitesse moyenne sans s'arrêter: il ne s'agit pas d'améliorer ma vitesse de pointe ou mes capacités aérobie et anaérobie.

L'alimentation? Cette année 2014 j'ai décidé de compenser la souffrance et l'ennui par le plaisir, alors plutôt que de m'encombrer de dizaines de barres sucrées, j'ai acheté du boeuf séché sucré-salé américain, du jerky beef vendu en sachets partout aux USA.jerky beefLe végétarisme, encore un engagement que je n'arrive pas à tenir. Bien qu'à long terme je suis sûr que cet aliment n'est pas bon pour la santé, à court terme c'est une source de protéines et de sels minéraux qu'il est très plaisant de manger grâce à son goût salé et ferme.

Finalement, être sûr de mon matériel, avoir envie de bien faire et avoir bien dormi les jours précédents, tels furent les éléments de ma "préparation".

Bilan de mon UltraSkate?

Je suis content de ma 6ème place au classement général, d'avoir amélioré mon record personnel et maigre consolation, j'avoue honteusement être content d'avoir fait mieux que des compétiteurs aussi rapides que Kiefer Dixon, Sasha Popper, Jeffrey Vyain, William Coale, William Eric Frank. C'est dans ma nature, j'aime la compétition en sport.

Mais, je suis mécontent de ne pas avoir mieux résisté à la douleur; mécontent d'avoir fait mauvaise figure dans les moments difficiles; mécontent de ne pas avoir atteint mon objectif minimal (150 tours); mécontent de ne pas avoir envisagé de devenir le n°1 français en UltraSkate et de ne pas avoir lutté pour parcourir 25 kilomètres de plus, ce qui m'aurait permis de dépasser l'un de nos héros nationaux, Romain Bessière. De fait, j'estime avoir roulé environ 21 heures ce qui signifie qu'en gérant bien mon temps et mon effort j'aurais peut-être pu dépasser Romain. Mécontent donc d'avoir eu des objectifs trop petits et de ne même pas les avoir atteints. Et puisque j'en suis au stade des confessions, j'avoue aussi être mécontent de m'être fait battre par Shane PerrinShane-Perrin-2.jpget son paquebot à pagaie, qui, même s'il allait moins vite que moi, n'a jamais cédé à la douleur et à la paresse et n'a fait d'après ses dires que deux pauses réelles d'environ 10 minutes chacune. Bravo à lui, il a respecté l'engagement qu'il s'est donné.

Malgré tous ces griefs que je fais à moi-même, je ne regrette pas d'avoir fait le déplacement pour cette épreuve unique. J'y ai retrouvé des gens généreux, patients et ouverts. Je les aime ces Américains! Ils m'ont toujours traité comme un VIP, alors que bien souvent, je sais que je me comporte comme un sale gosse. Si l'on m'avait dit il y a 25 ans qu'un jour j'irais aux USA pour y faire des courses d'endurance en skateboard et que là-bas je m'y ferais des tas d'amis, je n'y aurais jamais cru! Thank you my friends!

La máquina ou le guerrier au perpétuel sourire: Andrew Andras

Andrew Andras est de ces hommes qui remplacent les mots par des actes.Andrew-Andras.jpgParler est facile, prouver en actions c'est autre chose. Adepte de l'endurance alternative, il est l'un des rares êtres humains qui soient parvenus au bout de la Spartan Death Race en 2012 link après plus de 67 heures d'efforts ininterrompus. Vous penserez alors qu'un UltraSkate est quelque chose de facile pour lui? Pas du tout! Andrew avoue s'être régulièrement entraîné les années précédant ses deux records, en 2012 et en 2013: il dit avoir sacrifié beaucoup de temps pour réussir ses deux UltraSkates à Miami. Il a aussi suivi une diète d'athlète de haut niveau, essentiellement fondée sur les protéines végétales que l'on trouve dans les lentilles germées et dans les graines de soja, ainsi que sur les très salutaires graisses végétales de l'avocat. Andrew a fait les choses sérieusement avec une discipline exemplaire.

Sa course est un exemple de régularité et de sérieux. Comme en 2013, il est parti en bout de peloton, très tranquillement, presque doucement. Nous étions nombreux à lui prendre plusieurs tours et lui, il continuait à suivre son plan de bataille sans s'occuper des autres! Honnêtement, en voyant le rythme de Jeffrey Vyain et en connaissant ses résultats en marathon, je crus que cette fois-ci Vyain vaincrait Andras. J'en parlais en roulant avec James PetersJames-Peters.jpgqui en rigolant me dit "OK, lets put some money on that: wanna bet?", je réfléchis et naïvement je luis dis "OK, 10 bucks"! James Peters qui avait conseillé Andrew depuis 2012 sur le plan d'action à suivre pour réussir ses UltraSkate devait bien rigoler en son for intérieur de ma naïveté et de mon ignorance! Et la prévision de James se réalisa: à 0h39 du matin je fis une pause de 20 minutes après mon 80ème tour pour me restaurer et reprendre des forces et James Peters qui était aussi en pause vint me voir, goguenard, pour me montrer Jeffrey Vyain qui dormait allongé sur le béton!

Plus tard, après l'UltraSkate, Andrew Andras me répéta sa vision d'un UltraSkate: il s'agit de ne pas s'arrêter, de faire moins de 7m30s au tour en moyenne et peu à peu de ramasser les "cadavres", c'est à dire les skateboarders plus rapides sur distances moyennes, mais qui ne tiennent pas sur la durée. À partir de la 20ème heure d'un UltraSkate Andrew Andras dit intérieurement à ses adversaires: "Welcome to my world" ! Et de fait, après 22 heures de course il fit plusieurs tours en moins de 7 minutes et jusqu'à la fin, son 194ème tour, en moins de 8 minutes. Après 17h36m56s de course (140 tours) il serait pratiquement seul en tête jusqu'à la fin. Qui peut le suivre dans son monde?Andrew-Andras-new-record.jpg

Andrew Andras a établi un nouveau record du monde: 283.24 miles en 23h58m19s de course. Ce record va résister très longtemps avant qu'un skateboarder très motivé et sérieux ne l'améliore. Je crois que pour l'instant, un seul homme peut faire mieux: Andrew Andras!Andy---Robin.jpg

Les deux autres machines: Conan Isaac Gay et Rick Schorr

Andrew Andras, Conan Isaac Gay et Rick Schorr, voilà bien trois hommes dans lesquels s'incarne le mythe américain du tough guy qui n'abandonne jamais et qui serre les dents sans se plaindre quand ça fait mal! Proverbe américain: "When the going gets tough, the tough gets going". De fait, aucun des deux ne s'est arrêté plus de 3 minutes en 23 heures et 51 minutes de course!Conan---Rick-during-the-sunrise.jpgIls ont roulé ensemble pendant les deux tiers de leur UltraSkate en bavardant. Conan a fait la différence parce que sa moyenne plus rapide en début de course lui a permis de prendre un tour à Rick.

Je les ai doublés plusieurs fois, mais je finissais par craquer et par prendre des pauses: pendant ce temps eux continuaient de rouler,Rick---Conan.jpgimperturbables face au petit français excité qui roulait vite, mais qui finissait par s'arrêter!

Conan Isaac Gay finit 2ème de l'UltraSkate avec 246.74 miles en 169 tours et 23h51m07s. "Détail" important: Conan ne pousse que d'une jambe! Rick Schorr finit 3ème avec 245.28 miles en 168 tours et 23h51m05s.Rick---Conan-2.jpgBravo les gars!

Eric "Danger" Palmer, l'étoile filante de l'UltraSkate!

Eric et moi nous avons à peu près le même style: nous aimons rouler vite quand nous nous sentons bien, mais nous ne pouvons soutenir un rythme élevé 24 heures de suite. La différence c'est qu'Eric a 22 ans de moins que moi, qu'il est plus grand et plus athlétique que moi, bref que son rendement est meilleur. Pas de graisse inutile et un passé de champion de lutte libre en high-school (lycée), donc Eric est un jeune athlète qui n'a pas de poids inutile à déplacer. En plus de ça, il s'amuse en tentant des expériences avec son matériel, des expériences qui fonctionnent très bien!Eric-Palmer---Dan-Furrer.jpgIl a monté des trucks de pumping, les excellents Poppys de Don't Trip Skateboards (créés par Dan Furrer) sur une planche de slalom, elle-même montée sur une poutre de bois de plus de 2 mètres de long! Je peux vous dire qu'il allait vraiment vite en me doublant en pumping!Eric-Palmer-pumping.jpgEt avec le sourire en plus! Il avait aussi une planche plus conventionnelle montée avec les très controversées Shark Wheels qu'il menait en pushing, mais je pense qu'il a fait l'essentiel de son UltraSkate sur son pumper unique! Il a fait quelques pauses dont la durée totale devrait approcher les 2 heures, ce qui explique sa 4ème place malgré sa vitesse moyenne élevée.

Il finit donc 4ème du classement général en 23h56m05s avec 160 tours et 233.6 miles parcourus. Brillant!

Shane Perrin, l'autre tough guy

Shane Perrin a parcouru 211.7 miles en 145 tours et 23h56m20s, à 99% à la force des bras et des épaules!Shane-Perrin-doesn-t-stop.jpgIl ne s'est pas arrêté plus de 20 minutes sur tout l'UltraSkate, malgré des crampes douloureuses qui ont fini par passer! Il m'a mis 2 tours parce qu'il n'a pas cédé à la douleur et à la paresse. Il faut dire qu'il roulait aussi pour aider à la récolte de dons pour Raelyn Beckler, une petite fille de 4 ans en Californie, atteinte de leucémie et dont la famille n'a pas les moyens de subvenir à tous les frais de santé. Il finit 5ème du classement général avec certainement le premier record du monde en Stand Up Paddle dans un UltraSkate! Bravo!

Claudia Case, la révélation!

J'ai souvent doublé Claudia, la timide, discrète et charmante skateboardeuse du Bronx qui roulait très droite, pas très vite, mais qui ne s'est pas arrêtée plus de 1 heure et 10 minutes d'après mes estimations! Claudia ne parlait pas, elle roulait, dans son style déterminé.Claudia-Case-at-night.jpgEn 23h36m03s elle finit 1ère féminine avec 133 tours et 194.18 miles parcourus! Tout près des 200 miles alors qu'il lui restait encore 24 minutes pour rouler! Avec une moyenne légèrement plus élevée, elle aurait été la première femme à intégrer le club des 200 miles! L'année prochaine peut-être? Félicitations pour sa performance physique et mentale, et surtout pour son nouveau record du monde féminin: 194.18 miles!

Colleen Pelech, l'héroïne fatiguée

Colleen voulait reprendre le record du monde à l'hollandaise Lonneke van Kampen, mais il me semble que cette année elle a eu du mal à résister à la fatigue et aux crampes. Elle s'est arrêtée un peu plus souvent que Claudia et sa moyenne était légèrement moins élevée.Colleen-Pelech.jpgElle a tout de même amélioré son record personnel, ce qui est excellent! Félicitations pour sa 2ème place obtenue en 23h29m37s avec 127 tours et 185.42 miles parcourus. Il y lui restait encore plus de 30 minutes pour faire mieux!

Melanie Leilani Castro, le talent et la modestie!

Melanie aime les retrouvailles avec la famille des Distance Skateboarders. Toujours souriante et à l'écoute, elle respire la joie de vivre. Mais c'est aussi une jeune femme déterminée qui avait vraisemblablement un objectif personnel à atteindre: faire plus de 150 miles!Melanie-Leilani-Castro-during-the-night.jpgElle y est parvenue au terme de 23h55m23s, avec 104 tours et 151.84 miles parcourus. 3ème féminine! Enhorabuena Melanie!

Anne Palmer, rouler pour vivre!

Anne Palmer est la mère d'Eric Palmer: fantastique de voir sa propre mère participer à la même compétition que soi! C'est l'un des avantages du Skateboard sur Longues Distances: c'est un sport accessible à tous! Et cette absence de préjugés, grâce à laquelle une mère de famille de 54 ans se lance dans une course d'endurance en skateboard, voilà quelque chose de très Américain! Pour Anne c'était le premier UltraSkate de sa vie et lentement mais sûrement, elle a bouclé 97 tours en 23h48m09s pour 141.62 miles parcourus. Toujours avec le sourire!Anne-Palmer.jpgFantastique! Anne roulait aussi pour une association de lutte contre le cancer: le Dana Farber Cancer Institute!

Les nouveaux membres du club des 200 miles: Ehren Mohammadi, William Frank, Kyle Yan, Borja Estrada, Joao Morales Piñeiro, Mark Groenenboom, Deejay Pascua et Kiefer Dixon!

Ehren Mohammadi a beaucoup progressé: il a dû perdre près de 10 kilos et il a ainsi gagné en vitesse et en endurance. Il finit tout près de moi, après 140 tours et 204.4 miles parcourus en 23h58m15s. Je pense que son rythme plus tranquille et les pauses qu'il a prises expliquent qu'il n'ait pas fait mieux, alors qu'il en avait la capacité. Bravo à lui pour son entrée dans le club!Ehren-Mohammadi.jpg7ème du classement général.

William Eric Frank était le plus taciturne des skateboarders: je devine qu'à la fin de l'UltraSkate, Will souffrait assez mais il n'a pas renoncé à entrer dans le club des 200 miles.William-Eric-Frank-during-the-night.jpgPassés les 200.02 miles, après le 137ème tour il s'est arrêté pendant plus de 2 heures pour finir par ajouter 2 derniers tours à la toute fin des 24 heures! Félicitations! 8ème au général.

Kyle Yan est étonnant: il alternait les tours très rapides et les pauses prolongées. Il a finalement parcouru 201.48 miles en 138 tours et seulement 22h38m35s!Kyle-Yan.jpgIl lui restait plus d'une heure et vingt minutes pour améliorer son classement et finir à une possible 5ème place! Pourquoi s'est-il arrêté si tôt? Parce que 201.48 miles lui suffisaient!

Borja-A.-Estrada.jpgBorja Estrada, Joao-Morales-Pineiro.jpgJoao Morales Piñeiro, GBomb---Subsonic.jpgMark Groenenboom (à gauche sur la photo, en compagnie de Scott Henry Moore, Monsieur Subsonic!) et Deejay-Pascua.jpgDeejay Pascua étaient les skateboarders modestes, mais joviaux et tenaces dont l'objectif était de parcourir 200 miles au minimum. Ils ont atteint leurs objectifs chacun à sa façon: en bavardant et en rigolant ensemble pour Borja et Joao, en souffrant seul et en serrant les dents pour Mark Groenenboom, et en pagayant tranquillement, de façon régulière et sans jamais perdre le sourire pour Deejay Pascua. Ils ont largement mérité leur entrée dans le club avec 137 tours et 200.02 miles!

Le dernier a entrer dans le club des 200 miles fut Kiefer Dixon. Parti sur les chapeaux de roues dans son style très athlétique et puissant, il a longtemps été en tête de course. Ses ambitions étaient certainement très grandes, ce qui est tout à son honneur; mais aujourd'hui, qui est capable de maintenir une moyenne supérieure à 20 km/h pendant 24 heures? Je pense que pour l'instant, personne n'en est capable. Kiefer a essayé et son corps n'a pas tenu la distance. Sa plus grande pause a duré plus de 3 heures 20 minutes et il a fait plusieurs pauses plus courtes de 10 à 20 minutes. Il est clair qu'un UltraSkate ce n'est pas une course de 50 kilomètres et que la stratégie n'est pas la même.Kiefer-Dixon.jpgKiefer Dixon finit 14ème du classement général avec 137 tours et 200.02 miles parcourus en 23h56m47s. Il s'est farouchement battu dans les 21 derniers tours pour entrer dans le club des 200 miles et son dernier tour fut le plus rapide de tout l'UltraSkate: 5m29s! Bravo à lui!

La compétition par équipes n'en comptait que 3, ce qui n'a pas empêché la Shralpers Union (ou BNBSU)Shralpers-Union-at-the-UltraSkate-.jpgdont le godfather est Noël Korman (debout avec les lunettes de soleil oranges), de finir première et d'établir un nouveau record du monde avec 255.5 miles parcourus en 175 tours et 23h58m37s. 4 skateboarders formaient l'équipe: Tanya Shetsen, Andrew Walker (bermuda vert), Matthew Floyd (lunettes de vue et planche rouge) et Matthew Hicks (planche vert pomme).Teams-podium.jpgBravo!

Petite information intéressante: pour l'édition 2015, Andrew Andras aimerait "se reposer" un peu et y participer en équipe! Il voudrait que le niveau de l'UltraSkate en course par équipes devienne vraiment élevé et qu'elles soient très nombreuses à s'affronter! Une équipe française pour 2015 ?

Histoires drôles et moins drôles

Vers 2 heures du matin, alors que je roulais seul sur la partie du circuit opposée aux stands, je vis une grosse forme noire et sautillante, de la taille d'un gros pit-bull à une dizaine de mètres de moi sur la piste: c'était un raton laveur en vadrouille. Mignon sur les photos, ce gros animal qui se déplace à la façon d'un rat n'inspire pas confiance en pleine nuit! James Peters le vit aussiraccoon.jpget essaya de le photographier, mais en vain.

Un peu plus tard je vis James Peters, toujours sur le versant opposé aux stands, à pied en train de chercher sur le sol une pièce de son truck arrière qui avait cassé, le hanger gauche je crois! Je fis deux ou trois tours pendant lesquels il continuait à chercher sur le sol la pièce manquante! Suite à cette mésaventure, James renonça à améliorer son record personnel en UltraSkate. Bad luck!

Je vis Dan Furrer, Monsieur Don't Trip Skateboards, jouer les dépanneurs et mécanos de luxe en venant (au guidon du chopper Schwinn de Jeff Crowe) apporter une planche de rechange à James Peters!Dan-Furrer---James-Peters.jpg

Jeff Crowe était le plus cool des skateboarders! Apparemment il a une passion pour le vert!Jeff-Crowe.jpgDommage que je n'aie pas retrouvé la photo où il porte une perruque aux longs cheveux verts fluo!

Mention spéciale pour Steve Starke (pendant l'UltraSkate 2013 dans la photo qui suit)Steve-Starke-2013.jpgqui à 53 ans et malgré ce qui semblait être une bonne grippe et une forte fièvre, a participé à la course! Je l'ai même vu retrouver ses vingt ans vers 3 heures du matin, quand il m'a doublé avec puissance et vitesse!

J'ai beaucoup aimé le style très rockn'roll et destroy de Sasha Popper:Sasha-Popper-3.jpgà fond pendant les premiers tours, "like there's no tomorrow"!

Dans ce style très rockn'roll, mais à la française,Giovanni-Barbazza.jpgGiovanni Barbazza n'avait rien à envier aux Américains!

Mention spéciale pour les australiens d'Evolve Skateboards qui s'efforcent de créér les skateboards électriques les plus performants qui soient et pour leur représentant français aux USAFab CaraFab Cara qui réside à Saint Louis (Missouri). Leurs engins ont une finition superbe (aucun fil apparent) et ils ont parcouru 319 miles pendant ces 24 heures! Attention! Joner Strauss a bien fait de les inviter: il y a là le commencement d'une superbe compétition en sports mécaniques. Les marques de skateboard électriques sont très nombreuses (et performantes) aujourd'hui: il serait passionnant de voir une dizaine d'équipes professionnelles ou non, s'affronter pendant 24 heures pour savoir laquelle parcourra la plus grande distance possible. Un levier formidable pour le progrès technique en matière de batteries, de moteurs, de roues et de légèreté des planches! Dommage que d'autres marques ne soient pas venues affronter l'équipe Evolve Skateboards!

De mon côté, au terme de l'UltraSkate la pluie a commencé à tomber bien drue et les températures ont baissé de plus de 5 degrés. Je n'ai pratiquement pas assisté à la remise des prix (même si j'y ai reçu ma deuxième roue du club des 200 miles) car je me sentais vraiment mal et je commençais à avoir bien froid. Heureusement que Joner Strauss a accepté que je me réfugie dans sa voiture et qu'ils nous a ramenés, James Peters et moi, directement à l'appartement sur Lenox avenue où j'ai passé cinq bonnes minutes à vomir. Je pense que j'ai évité de peu de tomber malade et de gâcher le reste de mes vacances à Miami!

Dommage, j'aurais dû faire l'effort de participer à toute la cérémonie de remise des prix, elle en valait la peine!Prize-ceremony.jpg

Tous les classements de l'UltraSkate à Miami 2014 sont ici: link

Vacances à Miami South Beach!

Le soleil est revenu dès le mercredi et grâce à la famille des Distance Skateboarders, grâce à Robin Rosenbaum-Andras, à Andrew, à James Peters, à Joner Strauss, à Conan Isaac Gay, à Rachel Andrew Maida, à Scott Henry Moore et à son fils Gavin, à William Coale et à sa fiancée Naomi, j'ai passé une semaine de vacances fantastique et imprévue!

Au programme: WP_000495.jpgpetit déjeuner entre amis sur Miami South Beach (le bonheur!), DSC03253.JPGStand Up Paddle sur Miami Beach, DSC03268visite des Everglades et naissance d'une amitié fraternelleBaby-alligator.jpgavec un alligator de 3 ans, WP_000507.jpgséance de tir d'armes de guerre dans un Lock & Load (très américain comme loisir!) et DSC03290.JPGdîner dans la Marina de Miami!

C'était mon 6ème voyage aux USA pour participer à une course d'endurance en skateboard et une fois de plus, j'ai été reçu comme un prince! Les Américains ont fait preuve de tellement de patience, de générosité et de gentillesse à mon égard que je me sens presque gêné. Du fond du coeur, merci!

Dans le désordre merci à Joner Strauss et à sa famille, merci à Alon Karpman, merci à Robin Rosenbaum-Andras, merci à Andrew Andras, merci à James Peters, merci à Dan Furrer (Don't Trip Skateboards), merci à Scott Henry Moore (Subsonic), merci à Rick Schorr, merci à Conan Isaac Gay et à Rachel Andrew Maida, merci à William Coale et à Naomi Maria Szczesiul, merci à Rosanna Colón pour ses oranges pendant l'UltraSkate, merci à Fab Cara le français le plus sympa de Saint Louis dans le Missouri qui m'a vraiment aidé pendant l'UtraSkate, merci à Sirena Smile Andras et à Ana Andras pour avoir aussi aidé le sale gosse renfrogné que je suis, merci à The IDSA d'organiser des compétitions aussi belles que cet UltraSkate et d'oeuvrer pour la reconnaissance du Skateboard sur Longues Distances comme sport à part entière, et merci à tous ceux que je n'ai pas nommés mais qui m'ont filé un coup de main, encouragé, prêté des photos, etc.

Le site de l'IDSAlink, la page facebook de The Shralper's Union de Noel Korman, l'association de skateboarders la plus rockn'roll du monde: link, le site d'Evolve Skateboards, les skateboards électriques les plus aboutis du marché: link

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5 janvier 2014 7 05 /01 /janvier /2014 11:33

Flager-Beach-Skate-Vacation-poster.jpgL' IDSA (International Distance Skateboard Association) a organisé sous la houlette de Joner StraussKaspar---Joner.jpgune très belle matinée de courses d'endurance et de sprint ce samedi 4 janvier 2014. Encore une fois, ce fut en Floride que l'événement fut organisé, dans la petite ville de Flager Beach, au nord de la Floride.

Un semi-marathon eut lieu dès 8 heures du matin, suivi par une course de 2 miles pour les enfants et les débutants. Il n'y eut que 6 courageux skateboarders prêts à rouler sur plus de 21 kilomètres dès 8 heures!Half-Marathon-with-Rick-Schorr.jpgC'est dommage, mais bravo à eux et tant pis pour les autres! Le classement du semi-marathon:

1. Kaspar Spurgeon Heinrici en 57m17s27c

2. Robin McGuirk

3. Will Frank

4. Will Fogel

5. Rick Schorr

6. Andy Andras

Before-the-start.jpgLa pièce de résistance, la course du mile (1609 mètres) eut lieu à 10h30 précises sur la route A1A qui longe l'AtlantiqueOfficial.jpget qui était, pour l'occasion, officiellement fermée!

Start-of-the-1-mile-race.jpgCe fut un long sprint sur une ligne droite de 1609 mètres avec, d'après les palmiers sur la photo de départ, un possible vent de dos!Rick-Schorr.jpgMais pourquoi pas, si l'on accepte que quelles que soient les conditions, les seules règles soient de parcourir 1609 mètres sur un parcours au dénivelé nul!

Le classement final:

1. Kaspar Spurgeon Heinrici 2m54s90c nouveau record du monde

2. Will Frank 2m56s17c

3. Robin McGuirk 2m56s50c

4. Miguel Acevedo 2m57s20c

5. Stone Selseth 2m59s62c

6. Rick Schorr 3m05s01c

7. Jesse Howley 3m07s22c

8. Andy Andras 3m09s34c

9. Sidra Boyer 3m30s68c nouveau record du monde féminin

10. Will Fogel 3m31s00c

Malgré les conditions de course apparemment favorables, la performance de Kaspar Spurgeon Heinrici reste impressionnante: 33.11 km/h de moyenne, plus de 9 mètres/seconde!Kaspar-Spurgeon-Heinrici.jpgUn beau record qui ne demande qu'à être battu!

Sidra Boyer n'est pas en reste: elle a certainement fait mieux que beaucoup d'hommes! 27.49 km/h de moyenne, soit 7.63 mètres/seconde!Record-holders.jpg

Bravo aux participants, aux vainqueurs et aux organisateurs qui donnent de leur temps pour que notre sport existe.Group-picture.jpg

Alors Mesdames et Messieurs les membres du Comité International Olympique? Pour quand le skateboard sur longues distances aux Jeux Olympiques?Group-picture2.jpg

L'article très complet et vraiment intéressant du Daytona Beach News Journal sur cette compétition est ici: link


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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 21:48

affiche.jpgMes lecteurs fidèles connaissent déjà le Miami Homestead Speedway, le circuit NASCAR qui fait rouler les skateboarders! Or, ce samedi 7 décembre 2013 Joner Strauss, James Wilson et le recordman mondial Andrew Andras y ont organisé deux courses de demi-fond bien sympathiques: un 5 kilomètres (presque un sprint quand on est sur un longboard) et un 10 kilomètres. Bustin, le manufacturier new-yorkais de longboardsBustin.jpgs'est même déclaré parrain de cette compétition!

Malheureusement, le caractère unique de ce circuit n'a pas suffi a convaincre les très nombreux skateboarders de Miami de s'essayer à l'endurance!Speedway.jpgIl est possible que les frais d'inscription de 20$ pour les licenciés et de 50$ pour les non licenciés, puis l'heure matinale de 7h un samedi matin,dawn.jpgque tout cela ait découragé les très nombreux "skateboarders" de Miami qui ne roulent quelques centaines de mètres sur un longboard que pour se donner un air "cool"! C'est vraiment dommage, mais il est vrai aussi que le Miami Homestead Speedway est à un bonne heure de route de Miami downtown (centre-ville).

Finalement, et heureusement, tout cela n'a pas empêché 10 courageux lève-tôt de venir se mesurer sur 5 et 10 kilomètres!Start-1.jpgMais avouez qu'il est regrettable de ne voir que dix skateboarders venir profiter d'un circuit NASCAR! Si la quantité n'était pas au rendez-vous, la qualité avec Andrew Andras et la diversité étaient bien présentes avec des racers de tous âges, puisque le plus jeune avait 8 ans et le plus âgé 52 ans!

Sans surprise Andrew Andras finit 1er des deux courses, en 11m22s55c pour les 5 kilomètres, soit une solide moyenne à 26.371 km/h; en 24m00s96c pour les 10 kilomètres, donc une très bonne moyenne à 24.983 km/h.racers.jpgNotez qu'il semble avoir plu pendant la nuit et que le tarmac était humide: les chronos auraient logiquement été meilleurs sur un circuit bien sec!wet-track.jpg

Bravo à tous les participants et merci à Joner Strauss, James Wilson et Andrew Andras d'avoir organisé cette course sur un circuit de luxe!friends-2.jpgLeurs efforts auraient pu être récompensés par une meilleure participation!

Le skateboard sur longues distances sera-t-il un jour un sport reconnu et pratiqué par des milliers, ou restera-t-il un sport de niche, inconnu du grand public et très marginal? J'espère que la première proposition sera la bonne.full-podium.jpg

Les classements sont ici: link et Joner Strauss a écrit en américain son compte-rendu des deux courses ici: link.

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