29 juillet 2012 7 29 /07 /juillet /2012 18:46

skateboard-dragsters--2-.jpgCela faisait un certain temps que l'idée d'une course rapide à l'hippodrome de Longchamp m'était venue, aussi décidai-je finalement de l'organiser quelques semaines auparavant. Vainqueur, celui qui serait le plus rapide sur un tour de la piste cyclable de l'hippodrome de Longchamp,dragsters2 soit 3.6 km. Comme j'aime qu'une course soit organisée avec soin et sérieux, je préparai une affichedragsters1 et je présentai sur Riderz.net et sur facebook les règles de l'épreuve:dragsters3Finalement, le dimanche 22 juillet 2012, seuls trois skateboarders furent présents au rendez-vous! José Laurier, Guillaume Debreux et moi-même! Pourquoi cette faible participation? Plusieurs raisons: les vacances scolaires, l'ignorance par nombre de skateboarders français que l'endurance et le sprint sont possibles en skateboard, le fait que l'effort physique ne plaise pas à beaucoup de skateboarders (et c'est leur droit!) et aussi le fait que bon nombre d'entre eux n'apprécient pas le ton souvent frondeur et provocateur avec lequel je commente l'actualité de la planche à roulettes sur quelques réseaux sociaux! Mais là encore, je n'organise pas des courses pour être aimé des autres, mais parce que je crois à l'endurance et au sprint en skateboard et que j'aime la compétition! Comme je suis souvent froidement rationnel, je pensais que le seul fait d'aimer faire la course (pour s'amuser ou sérieusement) suffirait à faire venir quelques planchistes: j'ai sous estimé les réactions émotionnelles et les egos des uns et des autres! Il est vrai qu'avec un long passé de joueur d'échecs de club qui participait à des tournois pour le seul fait de se mesurer aux autres et pour progresser, par amour de la compétition donc, je pensais que je touverais le même goût pour l'affrontement loyal et pour la recherche de l'effort maximal chez les skateboarders! Rationnellement je me disais: "s'ils aiment faire la course, ils feront la course quel que soit l'organisateur". Je me suis trompé, partiellement, car je me doutais bien que chez nombre d'entre eux l'émotionnel domine le rationnel et aussi qu'en France beaucoup ne croient pas à l'endurance et au sprint en skateboard; et, encore une fois, c'est leur droit!

WP 000297Sachant tout cela, c'était quand même avec le sourire que je me rendais au rendez-vous ce dimanche 22 juillet 2012 pour retrouver les deux autres racers: il faisait beau, les conditions de course étaient idéales et Guillaume et José sont deux skateboarders sympathiques qui gardent leur indépendance d'esprit (ils ne prennent parti à 100% pour personne et ne donnent pas trop d'importance aux chamailleries habituelles auxquelles je peux participer) et qui aiment pousser sur leur planche.

Comme je voulais filmer les courses pour prouver nos temps et nos performances, j'avais emmené ma caméra full HD: restait à trouver un cycliste ou un vélo pour pouvoir m'en servir! C'est là que je repérais un cycliste sur pignon fixe, Cédric, qui reprenait son souffle juste à côté de nous et je lui demandais s'il accepterait de nous filmer pendant chacun de nos tours: il accepta! Tout allait pour le mieux!

A la demande de Guillaume et de José je partis le premier. Certains pourront critiquer ma tenue très sportive, aucun problème: quand je fais quelque chose, je le fais du mieux possible, sérieusement; donc, maillot de compression, cuissard et chaussettes de compression pour éviter crampes et blessures et Vibram Five Fingers pour une légèreté et une accroche maximales au moment de la poussée!
Mon temps: 8 minutes 36 secondes 26 centièmes d'après le chronométrage de José Laurier; vitesse moyenne 25.103 km/h, vitesse maximum 33.5 km/h. Me voilà recordman du Tour de Longchamp en skateboard! Je précise: je ne tire aucune gloire d'être le premier à s'être chronométré en skateboard à Longchamp et je suis certain qu'en France quelques skateboarders inconnus, plus jeunes, plus grands et plus puissants que moi peuvent faire mieux! Paul Kent, Jeffrey Vyain, Kiefer Dixon, Enrique Cubillo, Romain Bessière, Matthieu Josse et bien d'autres auraient certainement fait une moyenne à près de 30 km/h avec une vitesse de pointe à 40 km/h! Je ne demande que cela de voir des skateboarders français battre mon record!
Techniquement:
- les Vibram Five Fingers offrent une légèreté et une accroche optimales en poussée, mais il faut s'habituer à l'absence de semelle plate et donc à la relative instabilité par rapport à des chaussures de skateboard classiques! Ceux qui auront visualisé la vidéo de mon tour, auront remarqué mes changements de pied plus lents qu'à l'accoutumée: je ne m'étais pas récemment entraîné avec les Five Fingers et je n'avais pas assez serré mon truck (essieu) arrière, je perdais donc une seconde (environ) à assurer mon équilibre sur la planche.
- sur la vidéo ma course semble "facile", mais c'est une illusion: un 3.6 km est une affaire de relance perpétuelle à 99% de ses capacités physiques! J'ai souffert du début à la fin! En même temps, c'est aussi un plaisir de lutter contre soi-même et de donner son maximum: c'est le propre de toute compétition.
- je peux encore progresser sur ma technique de poussée: je dois descendre plus bas sur ma jambe d'appui pour chercher le plus loin possible devant et prolonger la poussée le plus loin possible derrière.
Vint ensuite le tour de José Laurier. Loin de démériter, José qui s'entraîne rarement fit un excellent chronomètre de 9 minutes 42 secondes et 62 centièmes, moins de 10 minutes! Vitesse moyenne: 22.244 km/h, vitesse maximum: 32.8 km/h.
Après un bon départ, le manque d'entraînement se fit ressentir mais il n'abandonna pas! En passant, le cameraman avait changé: il s'agissait de Foued un autre passionné de vélo à pignon fixe et ami de Cédric; merci à lui pour ses encouragements et pour sa gentillesse!
Last but not least, Guillaume Debreux s'essaya pour la première fois sur le Tour de Longchamp: 10 minutes 31 secondes et 81 centièmes, lui qui croyait avoir besoin de 12 minutes! Vitesse moyenne: 20.512 km/h, vitesse maximum 27 km/h.
S'il se prend au jeu, Guillaume a toutes les qualités physiques et morales pour devenir un bon long distance skateboarder! La clé réside dans la pratique et dans l'entraînement:
no pain, no gain!
Dans le désordre, merci à Guillaume, José, Cédric et Foued! Mention spéciale à Guillaume Debreux pour la superbe affiche (la première image de cet article) qu'il a créé!WP 000300
Après ces trois tours de souffrance et de plaisir, nous partîmes sur nos planches pour une ballade parisienne au beau milieu de l'arrivée du Tour de France cycliste!WP 000307
Et la journée s'acheva en face de la Seine, sur la très parisienne terrasse d'un bistrot!WP 000311
Puis chacun rentra chez soi. Je passai par la rue de Rivoli bloquée à la circulation en raison de l'arrivée du Tour de France.WP 000316 On pouvait toujours me contrôler: 0% de dopage, 100% passion!

 

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commentaires

B
bravo pour l'initiative !<br /> Un peu de rappel à faire en amont pour créer de la stimulation et d'émulation chez les participants potentiels, et hop, en Septembre tu auras 50 riders !
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P
<br /> <br /> Merci Jérôme! Je crois que ma petite personne y est un peu pour quelque chose dans le peu de succès de ce 22 juillet 2012  Je sais, j'ai une "grande gueule", je charrie: ça déplaît. Pas grave. Si quelqu'un d'autre veut se fatiguer à organiser de telles courses, j'y participe avec plaisir. Autre<br /> raison plus profonde peut-être: la majorité des français ne croit pas au pushing en skateboard, c'est dommage. Beaucoup pensent que ce n'est pas technique; faux: savoir changer de jambe<br /> et être aussi efficace avec l'une que l'autre est une technique que beaucoup ne maîtrisent pas. En fait, presque tous les "vrais" distance skateboarders se sont mis à l'endurance pour<br /> une raison simple: ils avaient l'habitude de se déplacer sur de grandes distances, au moins 3 km, en skateboard, et ils y ont pris goût. Or, il s'avère qu'en France, ceux qui sont capables de se<br /> déplacer vraiment en skateboard, c'est à dire avec autant d'efficacité et de vitesse qu'un cycliste urbain moyen, sur les trottoirs, pistes cyclables et sur route, en brûlant des<br /> feux rouges quand c'est possible, en anticipant les réactions des conducteurs, en étant capable de remonter de grandes côtes et de prendre des descentes à 40 km/h en ville parmi les voitures,<br /> bref de se déplacer en s'arrêtant le moins possible et en étant à la fois fluide et puissant, et bien il s'avère que ces skateboarders sont très rares en France et je pense être objectif en<br /> écrivant cela. En somme, comme la majorité des skateboarders utilise les transports en commun pour aller d'un spot à l'autre, ils sont très bons en slide, mais quand on les<br /> voit sur quelques courses de pushing leur manque d'efficacité en ce domaine est étonnant. Et comme ils ne pratiquent pas les longues distances, ils ignorent le plaisir que l'on peut<br /> prendre à remonter des côtes, à doubler des cyclistes et des rollers moyens, bref à faire de son skateboard un véritable moyen de locomotion. C'est toute la différence avec NYC où de très<br /> nombreux (par rapport à Paris) skateboarders se déplacent vraiment sur leurs planches, ce qui leur donne envie de faire des courses.<br /> <br /> <br /> <br />